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 Playground.

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Nami
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MessageSujet: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:37

Playground. V32f4lPlayground. 30i98oo

Some way you’re sleeping it off
But I’m wide awake
Chasing a runaway thought
So come on say it »

Merde. Il y en avait beaucoup. Et lui, il était seul. Un soupir résigné s’échappa d’entre ses lèvres. Même si ce n’était pas la première fois, la situation était fatigante. Ses doigts filèrent gracieusement le long de son sabre, et l’arme devint étincelante. Mugen était activé. Les genoux du kendoka fléchirent alors que ses épaules se courbaient comme ceux d’un tigre, et un instant plus tard, il était dans les airs. Son arme se pointa sur un des ennemis et il atterrit sur le front de sa victime, qu’il décapita avec vitesse. Sans attendre l’explosion que le corps fendu allait produire, il bondit sur le suivant. C’était des petits niveaux, mais il avait clairement aperçu un niveau supérieur il y a peu. Il suffisait qu’il le retrouve, et qu’il le massacre lui aussi. Rah, quel merde, franchement. Ce coin grouillait d’akumas, mais cette agitation semblait inutile. Il avait longtemps cherché une quelconque innocence dans les parages, mais après quelques heures de recherches, il en était venu à la conclusion qu’il n’y avait rien d’exceptionnel ici. Maintenant, il voulait juste s’occuper des akumas pour l’avoir attiré ici sans raison valable, et se débarrasser d’un nombre maximum d’entre eux. Sa veste virevoltait autour de ses hanches alors qu’il entamait des bonds violents et pourtant gracieux. On aurait dit qu’il avait fait ça toute sa vie, et c’était probablement vrai, à le voir ainsi. Tout ce qu’il voulait, c’était sentir la lame de son arme trancher les corps difformes des sombres créatures, et ses longues années d’entraînement lui permettait ce plaisir. Les explosions fendaient l’air, et pourtant des rires grossiers se faisaient entendre. Un rictus exécré étira la bouche du garçon. Était-ce la folie ? Ou simplement le rôle de ses machines, de jouir de la mort ? Peu importe. Lui aussi jouissait du sang. Il prit Mugen avec ses deux mains, et frappa avec force l’air devant lui. Son katana traça une courbe bleutée, comme un corps fin et électrique qui se jouait de la gravité. Comme une brèche, le dessin s’entrouvrit et de multiples créatures s’en échappèrent. C’était des insectes spectraux, et dans leurs yeux nombreux se reflétaient les reflets menaçants des akumas. La volée des bêtes fantomatiques s’acharnèrent rapidement sur les monstres. Puis soudainement, il était là. S’extirpant de la fumée qu’avaient produit ses camarades dans leurs morts, une grimace jouissive qui s’étirait sur ses canines, il fixait sans ciller l’exorciste. Ce dernier, les yeux froids et meurtriers, leva son arme à la hauteur de ses joues. Son golem agita ses frêles ailes noires.
C’était partit.

Ses cheveux étaient strictement attachés par sa queue de cheval, et pourtant des mèches s’en été négligemment échappé. Son front était moite. Ses vêtements poussiéreux. Il avait un air sauvage qui lui allait plutôt bien, et des yeux ensommeillés. Son golem volait devant lui, filant en direction de la congrégation. Mais l’exorciste ne se pressait pas. Il était vraiment fatigué. Sa main qui n’était pas encore agrippée au pommeau de son arme était appuyée sur ses côtes droites. Sous sa veste, il avait habillé sa blessure de l’ensemble de son tee-shirt qui, s’enroulant autour de sa taille, pressait fermement sur sa coupure. Il ne l’avait pas loupé, le salaud. Mais il s’était bien vengé. Derrière ses pas las, il laissait un quartier ravagé et pourtant regorgeant de dépouilles. Bien sûr il n’avait pas put se débarrasser de tous ses ennemis. Mais il n’en avait pas été obligé. Après s’être débarrassé du niveau 3, il avait chassé les dernières proies pendant encore une journée entière, jusqu’à ce qu’à force de bouger, il aggrave sa blessure, et jusqu’à ce que la fatigue assombrisse ses yeux. Ce devait bien être lui, pour être si téméraire. C’était bien lui, qui se dressait encore et toujours des limites à atteindre. Il tendit son bras et poussa légèrement la porte qui, après une analyse rapide, lui permit d’entrer. Des chercheurs s’approchèrent, mais le regard que le kendoka leur lança les avertis de ne pas s’approcher. Sans attendre que d’autres se ramènent, il s’éclipsa au bureau de l’intendant, en espérant qu’il serait seul. Chose rare. Il dut attendre à la porte du bureau, mais l’avantage c’était qu’il n’y avait personne. Il rajusta sa veste autour de lui, cachant la déchirure de sa blessure. Il n’avait vraiment pas la patience qu’on le traîne à l’infirmerie. Komui Lee finit par faire son arrivé. Il était avec Reever, mais heureusement pour son crâne fatigué, ce n’était pas un homme embêtant. Ils rentrèrent tous les trois dans la pièce bordélique. Le chef des scientifiques s’assit derrière son bureau et observa le garçon au long cheveux noirs. Il avait l’air fatigué. Et il savait qu’il ne fallait mieux pas se moquer d’un Kanda fatigué. Alors il partit directement sur les faits.

« Qu’as tu trouvé ?
- Rien.
- Absolument rien ? En es-tu sûr ? Il y a forcément une cause à leur rassemblement.
- Rien. Et il n’y en a plus, alors on s’en fout. J’ai regardé partout. »

Le garçon pensa aux heures passées à chercher le moindre indice sur la raison de leur présence. Au final, cette histoire l’avait bien énervé. Et la colère accumulée, il l’avait lâchée sur les akumas. Pourtant Komui Lee voyait toujours dans les yeux sombres de l’exorciste une dose importante d’irritation.

« Très bien. On fera des recherches, tu devr…
- Hmpf. »

Il se retourna sans un autre mot, et claqua la porte derrière lui. Pas qu’il était particulièrement fâché - hm -, mais plutôt pour clairement insister sur le fait qu’il ne voulait pas qu’on le rattrape. C’était dans ses habitudes d’être grincheux. Mais l’habitude n’allait jamais jusque là. La fatigue ne le rendait visiblement pas plus serein. Quelques volées d’escaliers et quelques couloirs plus loin, il arriva devant sa chambre. Sa main vola jusqu’à la poignée mais il se figea. Serait-il tranquille ? Probablement non. Il connaissait trop bien la petite famille qui vivait ici. Et d’ailleurs, dans le bureau, Komui Lee pensait bien parler de l’état de Kanda à sa petite Lenalee, ou voir même à Lavi, pour qu’ils viennent vérifier son état. Mais cet état il voulait le garder pour lui. Il était tout simplement exténué. Et il ne voulait pas qu’on l’observe dans son sommeil. Sommeil, oui, il avait besoin de dormir. Ses deux dernières nuits blanches et agitées lui causeraient de vilains cernes s’il ne se reposait pas un peu. Il rentra, prit un tee-shirt propre, lança celui ensanglanté dans la poubelle et sortit. Il n’avait plus les idées assez claires pour penser à prendre quoi que ce soit d’autre. Quelques couloirs plus loin, il trouva des chambres vides, où du moins elles en avaient l’air. Il en choisit une sans réfléchire, recouvrit sa blessure en enfilant son nouveau shirt et se laissa tomber sur le lit, se recouvrant de sa veste sans prendre la peine de pousser les couvertures. Sans prendre la peine de lâcher ses cheveux. Il était exténué. Il n'avait pas remarqué les quelques affaires qui attendaient d'être déballées. Il avait perdu beaucoup de sang, finalement. Mais il ne voulait pas d’aide. Sa blessure allait se fermer d’elle-même. Quand il se réveillerait, peut-être même qu’il ne la sentirait plus… Alors il fallait fermer les yeux...
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:38


If you wanna play life like a game, so come on, come on, let's play.

Le sourire d’une mélancolie grandissante fleurissait une fois de plus sur ses lèvres qui, autrefois, avaient aimé se faire taquines, mutines. Lust Heartnet était appuyé contre une fenêtre, ses grands yeux verts errant sur le paysage, sans but, sans sentiments. L’adolescent s’ennuyait profondément dans la congrégation de l’ombre. Certes, ce lieu était désormais sa maison, mais il venait d’arriver, et, soyons réalistes, il ne connaissait personne, n’aimait pour l’instant personne, et n’avait rien à faire. Visiblement on ne souhaitait pas l’envoyer à la chasse aux akumas immédiatement. On devait l’estimer détruit, peut-être un peu trop amorphe et déprime pour être utile dans l’instant.

Il ne fallait pourtant pas le sous-estimer. Il souffrait, c’était vrai. Après tout, on n’oubliait pas facilement la destruction d’une famille. D’une vie. Mais Lust savait qu’il n’avancerait pas en restant seul à se lamenter sur son sort déplorable. Non, il deviendrait simplement une loque lamentable, inutile et méprisable. Aussi, en attendant que l’on comprenne qu’il était prêt à se battre, prêt à vivre même si la mort avait voulu jouer avec lui, le taquiner un peu, il s’entrainait. Pas seulement à contrôler les cartes qui constituaient son pouvoir, non, il tentait également d’apprendre le combat au corps à corps, toujours utile. Bon, il fallait avouer qu’il n’était pas très impressionnant. Fin, pas très grand, il risquait de se faire écraser sans le moindre problème s’il tentait un jour de se battre à l’aide de ses seuls poings. Aussi il espérait apprendre à manier une arme, blanche ou non, à feu ou pas. Et pour cela, il faudrait peut-être qu’il demande à un exorciste de lui apprendre. Après tout, cela serait mauvais pour lui s’il dépendait exclusivement de ses cartes, qui pouvaient le trahir n’importe quand, capricieuses comme elles l’étaient.

Un léger sourire le tira de sa tristesse, suite à cette pensée. Il devrait peut-être demander au magnifique grincheux qu’il avait croisé dans les couloirs le jour de son arrivée, quelques jours auparavant. Lust laissa échapper un léger rire bien amer. Ce crétin devait le voir comme un pauvre gamin qui versait toutes les larmes de son corps chaque nuit. Oh, certes il pleurait parfois. Mais il se disait que la seule chose qu’il pouvait faire pour les siens désormais, c’était de détruire les akumas, ces êtres humains maudits qui servaient le Comte bien malgré eux. Et cela l’aidait à avancer. Chassant d’un geste de la main l’unique larme qui venait chatouiller sa joue pâle comme un matin d’hiver, Lust se détourna de la fenêtre qui lui donnait accès au monde.

Le jeune homme apprendrait à reprendre sa vie là où il l’avait abandonné, allongé au coté d’une adolescente, dans un champ, sous un soleil chaleureux qui ne brillait que pour lui. De nouveau, il chasserait l’amour des autres. Pour revivre, et non pas simplement pour en jouer cette fois-ci. Car l’affection est comme une lumière bienveillante. Lust tourna à l’angle d’un couloir, descendit quelques escaliers sombres et isolés avant de parvenir à la chambre qui lui avait été attribuée. Lust ouvrit la porte, ses yeux émeraude épris d’une lueur songeuse. Inconscient de la forme qui déformait son lit, de la chevelure sombre qui s’étendait sur son oreiller, il s’avança et retira le t-shirt qu’il avait porté durant son entrainement, une heure auparavant, fouillant dans ses affaires à la recherche d’une serviette, décidé à prendre une longue douche chaude. C’est alors que son regard qui se promenait dans la petite pièce sombre et sinistre vint heurter un corps étendu sur sa couchette. Rapidement, il prit une chemise qu’il boutonna à la hate, avant d’aller voir de quoi il s’agissait. Un juron s’échappa en un murmure de ses lèvres purpurines, et il s’avança, cherchant à déterminer l’identité de l’intrus. Sa stupéfaction ne fut que plus grande lorsqu’il reconnut l’exorciste méprisant et taciturne qu’il avait rencontré lors de sa visite de la congrégation. Il s’apprêtait à lui sauter dessus avec sa délicatesse habituelle (non, ne vous méprenez pas, ce n’est pas un bourrin, il a toute la classe nécessaire à un gentleman, mais il manque parfois de douceur) lorsqu’il constata que le squatteur portait des vêtements trempés de sang. Et si c’était affreusement sexy, c’était aussi plutôt… effrayant. Et dangereux aussi. On aurait donc confondu sa chambre avec la morgue ?

Ah non. Le souffle plus ou moins régulier de Kanda soulevait quelques mèches de nuit. Fasciné, Lust s’approcha du jeune homme, ne sachant comment agir. Devait-il le trainer à l’infirmerie ? S’occuper de lui ? Le virer proprement de son lit et le laisser mourir par terre ? Cruel Dilemme… Au final, il tendit la main vers le kendoka, se demandant s’il devait rechercher la source de ce sang qui ne tarderait pas à tacher son lit, où s’il pouvait simplement le réveiller et le foutre dehors. Cependant, il fallut que pour la première fois de sa vie il soit totalement captivé par quelqu’un d’autre que lui.

S’appuyant vaguement contre son lit, il captura entre ses doigts blancs une mèche soyeuse, et la laissa glisser sur sa paume, l’observant rejoindre l’épaisse chevelure du grincheux. Ah, mais qu’est ce qu’il fabriquait au juste ? La main de Lust hésita, s’approchant de l’endroit auquel le t-shirt semblait s’imbiber de sang, mais au final, il retint son geste. Il devait pourtant faire quelque chose, appuyer quelque chose sur la plaie… Recoudre… ? Fébrile, il retourna fouiner dans ses affaires, sortant quelques compresses, un rouleau de bandage. Il allait faire avec les moyens du bord. La douce main racée se posa sur une épaule solide et puissante, et, presque intimidé par son geste, il la secoua vigoureusement, avant de reprendre contenance.

« Hey. Je sais pas si tu avais l’intention de mourir ici, ou s’il s’agit simplement d’un moyen un peu particulier de venir me souhaiter la bienvenue, mais il faut faire quelque chose. »

Conscient que sa phrase pouvait ne pas être claire aux yeux du jeune homme endormi, qu’il venait de réveiller, ce qui expliquait pourquoi il craignait de se faire engueuler, Lust explicita ;

« Tu saignes. C’est problématique, tu sais. »

Il se mordit la lèvre inférieure. Ce mec n’était absolument pas normal. Tout d’abord, il était certes magnifique, mais il avait aussi un caractère de cochon, Lust avait réussi à s’en rendre compte en une seule, et brève, rencontre. Et en plus, monsieur, gravement blessé, ne trouvait rien de mieux à faire que d’aller squatter la chambre d’un autre exorciste pour dormir un peu. Secouant la tête, l’adolescent qui se disait frivole comme un papillon voletant de fleur en fleur laissa son regard se fixer sur Yû Kanda. Ce n’était pas son amour à lui qu’il pourrait exploiter, pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de rester figé chaque fois que ses yeux verts s’égaraient sur le visage androgyne, le corps indéniablement masculin. Il devait rebrousser chemin, sinon il allait finir par se perdre.
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Nami
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:38

Don't push me around,
I'm sick and tired of you pulling me,
tell me why,
why are you on my mind ? »

Quelque chose s’agrippa à son épaule, le secouant. Il ouvrit à peine les yeux suite à ce geste. Il était fatigué, c’était la première chose qu’il constata. Très fatigué, et pour ça il n’aimait pas cette main. Il ne l’aimait pas parce que premièrement, elle l’empêchait de dormir, et que deuxièmement, elle signifiait que quelqu’un était présent pendant son profond sommeil et il n’aimait pas ça. Bien, passons un moment. Ses doigts se resserrèrent autour de draps doux et frais. Ah oui, il s’était enfuit dans cette chambre pour y trouver de la paix. Pour que personne ne le dérange. Mais visiblement ça n’avait pas marché. Un grognement rauque et étouffé s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’il tourna la tête un peu plus. Il sentit sa queue de cheval s’écraser contre l’oreiller, et le col de son tee-shirt l’étouffer. Au moins, on ne le voyait pas entièrement négligé. Il était comme d’habitude. Seulement encore plus grincheux. Alors, pourquoi cette main lui secouait l’épaule ? Il ouvrit les yeux un peu plus, et la silhouette floue qui se tenait près de lui devint nette. Il cilla plusieurs fois avant de se rendre compte dans quelle situation il se trouvait. C’était juste génial. Que rêver de mieux ? Mais qu’est-ce qu’il faisait là, ce gars là ? Kanda l’avait directement reconnu. C’était le petit nouveau, aux grands yeux verts, dépassé par les derniers évènements de sa vie ou quelque chose du genre. C’était quoi encore ? Qu’avait dit Reever ? Quelque chose sur le fait qu’il avait tout perdu, il lui semblait. Rah, mais était-ce une excuse pour le déranger ici ? Pour le voir ainsi avec ses pupilles ubiquistes ? Le kendoka leva sa main et en recouvrit son visage, laissant échapper un soupir. Il couvrit ses yeux de ses doigts fins, et observa à nouveau le gamin qui s’était mit à parler. Mais de quoi parlait-il ? Première chose, il fallait qu’il se lève. Il n’aimait pas du tout la situation dans laquelle il se trouvait. Mais il lui semblait sortir d’une hibernation, tout en étant encore fatigué. Sa tête était lourde, et ça ne rendait pas les choses plus claires. Il se concentra sur les paroles de… - c’était comment encore ? Lust ? – Il se concentra sur les paroles de Lust, en cherchant à en comprendre le sens. Pourquoi parlait-il de mourir ? Évidemment, l’exorciste au longs cheveux ne mit pas longtemps à comprendre. Il se redressa vivement, et fut coupé dans son élan quand son estomac rouspéta contre ce mouvement brusque. Yû serra les lèvres, empêchant quelconque exclamation de s’extirper une fois encore de sa bouche.

Il porta sa main à ses côtes, constatant qu’en effet il saignait. Le tee-shirt était écarlate sur un bon point, et finalement, malgré le tissu qui le recouvrait, il avait réussit à tacher les draps. Il n’allait probablement pas s’en sortir comme ça. Rah, mais pourquoi ce gamin était là ? Ses yeux perçant scrutèrent Lust avant d’apercevoir le matériel qu’il avait déballé. Et, avec, les sacs qu’il avait rapprochés. La théorie de la chambre déserte et du calme absolu avait été un total échec dès le début. Cette chambre n’avait jamais été déserte. Le kendoka eut un petit mouvement de recul, qui eut don de l’éloigner du garçon aux yeux émeraude, et de son petit matériel. Il tenta de s’extirper du lit, chose qu’il ne fit qu’à moitié.

« La ferme. J’ai pas besoin de ça. »

Il passa une main dans ses mèches pour y mettre un peu d’ordre, conscient qu’elles n’étaient pas toutes restées ligoté dans la ficelle qui retenait ses cheveux. Les mots étaient sortis tout seuls. Il n’était peut-être pas en position de parler ainsi mais rien ne l’empêcherait d’agir ainsi, finalement. Il voulait partir, ou que le gosse parte. Ou n’importe quoi. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Pourquoi était-il si nerveux ? Pourquoi réagissait-il ainsi ? Bon, d’accord, être surprit ainsi dans son sommeil n’était pas parmi les choses qu’il aimait bien, bien au contraire. Mais son agitation était différente que celle de d’habitude. Ses doigts cherchèrent le manche de son arme, mais bien qu’il l’agrippèrent, Mugen resta dans son étui. On ne pointait pas une lame envers quelqu’un qui sortait tout un kit médical en votre intérêt. Sentir Mugen sous ses doigts était simplement rassurant. Son autre main se faufila sous son shirt pour palper sa blessure. Alors, par hasard, il était tombé sur la chambre du nouveau ? Quelle malchance, sérieusement. Sa mémoire lui indiqua intensément d’écouter les autres mots que lui avait glissé Reever, l’autre jour. Et puis, il lui devait peut-être un minimum de respect, pour avoir utiliser sa chambre sans adhésion. Après tout, Kanda n’aurait pas aimé que quelqu’un vienne dormir dans son lit, surtout ensanglanté. Alors l’exorciste inspira et tenta de formuler autre chose.

« J’ignorais que cette chambre était occupée, maintenant. »

Ses mots n’étaient pas doux. Mais moins durs que les premiers. Finalement, il réussit à se redresser, et se retourna pour observer où en était sa blessure. Elle n’était pas encore tout à fait guérit, et plutôt enflée. Mais elle ne saignait plus, il n’y avait plus d’ouverture. Il se souvint de sa frustration d’hier. Il avait passé des jours et des nuits à se surpasser pour rentrer les mains vides. Au final, n’avait-il pas cherché à accomplir quelque chose pendant sa mission ? À déterminer une limite ou autre ? Il aurait put allonger sa mission en se reposant la nuit. Il aurait put rester là bas quelques jours de plus au lieu de favoriser la travaille nocturne. Il aurait également été capable de se dissimuler aux yeux d’un bon nombre d’akumas sur lesquels il s’était lancé. Mais non. Il n’avait rien fait de tout ça. Et en voici les conséquences.

« Bienvenu », lança-t-il, les yeux vaguement moqueurs.

Il prit sa veste, qu’il avait laissé sur le lit, et la posa sur ses épaules. C’était la première fois qu’il prenait le temps de véritablement contempler Lust Heartnet. De leur première rencontre, il ne se souvenait que de ses yeux. Des yeux qui avaient semblé ternes et vides, malgré leur éclat vif. Mais le vide s’était atténué un peu, lui sembla t-il. Lust était indéniablement plus petit que lui, mais c’était tout aussi certain qu’il était plus jeune. Maintenant, bien que ce ne fut jamais son intention, Yû connaissait le chemin jusqu’à sa chambre. Un brin de curiosité le fit chercher une quelconque trace d’innocence. C’était muni d’un joyau sacré qu’on l’avait accueillit, non ? Cependant, pour ne pas paraître persistant ou quelque peu intéressé, il ne posa pas ses yeux sur Lust beaucoup plus longtemps. Mais que faire maintenant ? Que faire du sang qu’il avait laissé sur les draps ? Il devait s’en occuper. Pourtant, il voulait juste partir. Rah, Mugen saurait alléger ses problèmes. Mais d’autres, plus gros, lui tomberaient ensuite dessus. Rien n’était si facile. Sa paume effleura sa blessure. Il fit quelques pas pour s’éloigner du lit.
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:39

Un peu perturbé par la présence encombrante et presque… électrique ? du kendoka, Lust était resté immobile, alors que Kanda s’agitait, parlant, le toisant de son regard moqueur, observant sa blessure, ou simplement, remuait dans tous les sens, se demandant ce qu’il devait faire. Ce qu’il pouvait faire. Et lui, comme le privilégié qu’il était, laissait ses grands yeux verts voguer sur la mer d’ébène qui coulait le long du dos large et musclé de l’exorciste. La chevelure sombre était légèrement ébouriffée, quelques longues mèches lisses s’échappant de la queue de cheval haute de Yû Kanda. Décidément, cette journée s’annonçait bien étrange. L’adolescent se contenta de soupirer d’un air vaguement agacé, laissant son ainé se calmer un peu. Mais le bienvenue ironique qu’il avait reçu résonnait encore dans ses oreilles. Il avait du mal à sortir de sa tête le regard moqueur du squatteur mourant, qui d’ailleurs, se portait plutôt bien pour un crétin s’étant vidé de son sang sur un lit.

Lust tourna la tête vers les draps tachés de pourpre. Génial, il était bon pour une lessive, non ? Un sourire vicieux vint orner ses lèvres, et il se tourna vers Kanda, décidé à le punir pour avoir dégueulassé son lit. ( ou alors pour ne pas lui accorder plus d’attention, qui sait ? ).

« Hmm… Quel dommage je ne vais pas pouvoir dormir dans mon lit vu l’état dans lequel tu l’as mis. »

Il fit mine de se plonger dans une intense réflexion, ignorant du mieux qu’il le pouvait le jeune homme. C’était dangereux de provoquer quelqu’un qui fait une tête de plus que vous, et qui est visiblement plus vieux, et aussi, accessoirement, armé d’un katana. Puis, pris d’une inspiration soudaine, son regard malicieux pétillant se plongea dans celui maussade de l’intrus :

« Je crois que je vais devoir dormir avec toi ! »

Oui, il allait lui faire peur, c’était certain, et tant mieux. On n’empêche pas impunément Lust Heartnet de se coucher. Le gamin tourna la tête sans plus jeter un regard à Kanda. Pourquoi l’avait il dévisagé si intensément un instant auparavant ? Que cherchait-il en l’observant de cette façon ? Lust passa sa main sur son visage, troublé. A vrai dire, après avoir parlé, il comprenait enfin le double sens de sa phrase, et Lust était légèrement… effrayé, et gêné aussi. Alors, il fit volte face, et jeta un coup d’œil à la porte, histoire d’être prêt à s’échapper.

« Je plaisantais, je vais me débrouiller pour laver ça. » murmura-t-il alors, soudainement plus calme.

Il s’avança vers le lit, et tira brutalement sur les draps, les faisant tomber au sol, et posant un regard critique dessus. Oui, ils étaient foutus, autant être clair. Ayant une nouvelle idée, il les prit dans ses bras, l’odeur métallique du sang se mélangeant au parfum étrange de Kanda, et se tourna vers ce dernier, une fois de plus :

« Comme je suis sûr que tu meurs d’envie de te faire pardonner, est ce que tu voudrais bien m’accompagner chercher de nouveaux draps ? »

Il parlait poliment, et à vrai dire, malgré le ton légèrement malicieux qui venait entacher le respect qu’il offrait à Kanda, il lui laissait réellement le choix de fuir ou non. Pourtant, il se doutait que le kendoka lui répondrait avec sa délicatesse habituelle, mais il avait envie de tenter le coup. Baissant un peu les yeux, il ajouta :

« Mon sens de l’orientation n’est pas à toute épreuve… »

Une légère rougeur colorait ses joues. Oui, malgré son assurance toute factice, l’étrange fascination qu’il ressentait pour son ainé le déstabilisait, et il était on ne peut plus gêné par la présence du jeune homme, un peu débraillé de plus, dans sa chambre. Il suffisait de voir, lui qui restait silencieux depuis le drame qui avait détruit sa famille ne cessait de parler, pour combler le vide qui le mettait tellement mal à l'aise.


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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:39

Don't tell on me, I won't tell on you. »

Yû se figea et ses yeux sombres vinrent se poser, durs, sur Lust Heartnet. Les mots du garçon venaient de s’entrechoquer dans sa tête et la nécessité de vérifier le visage narquois et les deux grands yeux verts était devenue brusquement capitale. Dormir avec lui ? Mais pour qui il se prenait pour dire une chose pareille ?! L’image de sa chambre vint à son esprit. Il s’y plaça soigneusement avec Mugen, puis il rajouta Lust. Et le tout prit une couleur très vive. Le kendoka secoua la tête, balançant sa queue de cheval dans tous les sens. Il n’était visiblement pas prêt de se calmer. De plus, les pupilles émeraude le fixaient, pétillantes, et il fut momentanément incapable de définir la réaction visible sur son propre visage. Il put enfin respirer lorsque le nouvel exorciste détourna le regard. Un rictus mauvais s’afficha sur la moue de Kanda. Mais avant qu’il ne puisse proférer une quelconque insulte, la voix mystérieuse du garçon vint effleurer à nouveau ses oreilles. Hm. Moment de réflexions. Préventif comme il savait parfois – voir rarement – être, il analysa les paroles du garçon. Mais au final, il ne trouvait rien qui clochait, pas plus dans ses mots que dans ses intonations. Dans ce cas, il lui suffisait de refuser, pour être tranquille, non ? Parfait. Le laisser dans la merde, s’occuper de son propre bordel. Parfait. Mais… il ne voulait pas être redevable. Il ne voulait pas qu’on le tourmente avec ça. Il ne voulait pas laisser des traces de sa sanglante blessure, de plus. Posant son regard frustré sur les draps souillés qui se trouvait entre les bras de Lust, il les saisit d’une geste brusque et rapide et se dirigea vers la porte. Ils l’ouvrit et resta dans son entrebâillement, se retournant ostensiblement vers Lust.

« Alors je vais éviter de te laisser te perdre avec des draps pareils. Ça risquerait de retomber sur moi. »

Ses doigts frôlèrent le mur et l’adolescent fut plongé dans la pénombre. La seule vraie lumière désormais, venait de cet entrebâillement où le kendoka se tenait. Ce dernier réajusta sa tunique, et passa une main dans ses cheveux, avant de jeter un regard au garçon. Il se décala légèrement, laissant à peine d’espace pour le garçon de passer. Pour temps, son geste indiquait manifestement à Lust de venir. D’autant plus que Yû avait coupé les lumières, ne lui laissant que peu de choix. Oui, Kanda n’était pas du genre très gentil. Mais c’était bel et bien Lust qui avait souhaité chercher de nouveaux draps, alors au fond, il n’agissait pas contre son grès. Les draps légèrement rougeâtres par endroits étaient négligemment entassés sur son avant bras.

« Si monsieur veut bien se donner la peine… »

Il tendit son bras vers le couloir, penchant légèrement la tête, les yeux brillants et pourtant froids. Il ne savait pas pourquoi il agissait ainsi. Ou plutôt pourquoi ces agissements étaient si moqueurs et non simplement froids. ( Car ses agissements ne sont jamais normaux, après tout... ) Mais c’était parfois plus amusant que d’être un glaçon. Un glaçon assassin, de plus.

« Et je ne suis pas sûr que tu veuilles réellement dormir avec moi… tu n’en sortirais probablement pas indemne. »

Son visage était aussi neutre que possible, pourtant il souriait intérieurement. Peut-être que ces quelques mots, sans être réellement choquants, pourraient faire un effet plutôt plaisant sur le cerveau du nouvel exorciste. Son regard scruta le couloir qui paraissait vide. À vrai dire, il ne savait pas exactement lui-même à quoi il faisait référence. Mais l'imagination est grande, n'est-ce pas ? Il plia rapidement les draps, mine de rien, pour faire en sorte que le sang ne soit plus visible. Autant les jeter. Il n'était pas très fort en lessive mais ils semblaient bel et bien foutus. Maintenant, quels draps pourrait-il dégoter à son cher et tendre chieur ?

[ Pas terrible, excuse. ]
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:40

Lust esquissa un sourire lorsque Kanda lui arracha les draps des bras. Allait il vraiment l’aider ? Son sourire se fit plus discret encore lorsqu’il constata que pour sortir il allait devoir frôler le jeune homme. Un peu gêné, il s’approcha pour passer, jetant un vague regard aux draps qui finiraient bientôt à la poubelle, lorsque Kanda ajouta quelques mots, d’une voix moqueuse.

« Et je ne suis pas sûr que tu veuilles réellement dormir avec moi… tu n’en sortirais probablement pas indemne. »

Lust manqua de faire une crise cardiaque à ces mots, sentant son cœur palpiter furieusement. Il se tourna alors violemment, se heurtant contre Kanda au passage. Alors, il recula d’un pas, rapidement, comme s’il craignait qu’on ne le frappe en retour, et leva ses yeux écarquillés et ses joues cramoisies vers l’exorciste.

« Que… Qu’est ce que… Tu…tu… » Bafouilla-t-il désespérément avant de se morigéner.

Il finit par se reprendre, se racla un instant la gorge avant de continuer, tentant de se redonner une vague constance. Peine perdue, devant Kanda il ne pouvait décidemment pas être lui même.

« C’est un risque que je serais prêt à prendre. Je me ris du danger, après tout. »

Puis, tirant la langue, d’une façon purement gamine et défiante, Lust se détourna et sortit de la chambre plongée dans le noir. Cela aurait commencé à faire trop pour lui s’il était resté là, dans l’obscurité, presque collé au torse du jeune homme. Secouant la tête, le visage encore empourpré, Lust jeta un regard curieux autour de lui, dans les couloirs tout aussi sombres. Et déserts. Heureusement. Tout d’abord, parce qu’il sortait de sa chambre avec Kanda, le magnifique Kanda, plutôt débraillé, et ensuite, parce que le dit Kanda tenait sur son bras des draps maculés de sang. Plutôt louche, n’est ce pas ? Mais passons.

« On les balance quelque part, je suppose ? » demanda-t-il, sans bien savoir exactement quoi faire et comment se comporter en cet étrange instant.

Avançant de son pas calme et souple, il se dirigea machinalement vers les escaliers, les dévalant avec une grâce plus ou moins incertaine. Il faisait nuit. Le noir flottait quelque part entre son cœur et Kanda, s’immisçant entre eux comme un épais mur infranchissable, mais peut-être pas plus que le silence qui respirait là, dans cette pénombre insatiable. Il hésitait à risquer un regard au jeune homme à ses cotés, craignant de découvrir une fois de plus ses cheveux longs et légèrement ébouriffés, ses yeux impassibles, d’un bleu plus profond que les océans, son visage figé dans une expression froide et impitoyable.

Mais qu’avait-il voulu dire exactement ? Etait-ce dangereux de dormir avec lui ? Réellement ? Un instant il s’amusa à s’imaginer, se glissant à son tour dans les draps de Kanda, à son insu, se blottissant contre son oreiller, un sourire aux lèvres… Avant d’être réveillé, à grand coup de katana, s’il en croyait l’arme qu’il avait entraperçu. Une arme anti-akuma plutôt noble, il fallait le reconnaître. Sa main vint machinalement se nicher dans la poche de sa combinaison d’exorciste, une tenue sombre et plutôt étroite qui s’adaptait parfaitement au moindre de ses mouvements. Des bottes noires qui grimpaient avec vigueur jusqu’à ses genoux et une croix blanche qui palpitait au rythme de son cœur. Il finirait par se fondre réellement dans le décor avec cela. Mais ce n’était pas ce qu’il voulait. Lui n’était pas le papier peint, il était le lierre vicieux qui se hisse jusqu’au sommet des plantes les plus farouches. Tirant une carte de sa poche, Lust la fit machinalement glisser entre ses doigts alors qu’il continuait d’avancer. Où allait il au fait ? Ah, oui, la lingerie. Ou le bureau du fou, Komui ?
La carte rejoignit ses compagnes, et il tourna alors les yeux vers Kanda, un léger sourire aux lèvres, comme à son habitude. Comment deviner ainsi qu’un trou hurlait au creux de sa poitrine ? C’était tout simplement impossible. Il parla :

« Où est ce que… »

Impossible oui. Quelques jours avant, ou quelques semaines peut-être, comment savoir, le sang de sa sœur avait giclé sur sa joue. Puis, lorsqu’il avait libéré involontairement l’âme enchainée de son père, celui de sa mère avait abreuvé le parquet. Son sourire se figea sur ses lèvres quand ses pensées atteignirent ce point-ci. Un instant il resta immobile, totalement perdu. Il eut envie de partir, et son visage défait se leva automatiquement vers Kanda, si grand comparé à lui. Si fort, sûrement. Il ne fuirait pas. Parce qu’il n’avait nul part où aller, simplement. Et parce qu’il pouvait faire quelque chose dans cette guerre. Il pouvait empêcher que l’amour et le chagrin que subissent ceux qui restent deviennent une arme contre l’humanité. Il le pouvait, et pour cela, il resterait ici. Dans ce qui serait rapidement sa maison.

« Où est ce que l’on doit aller ? »

Il avait enfin finit par se reprendre, s’accrochant au visage dur et si rassurant pourtant de l’exorciste. Lust se relèverait, comme toujours. Lui aussi serait fort, il le savait. Le chagrin ne pourrait pas le terrasser. Et un instant, dans la personne de ce garçon si indifférent, il crût avoir trouvé un point d’ancrage. Comme un phare insensible qui pourtant saurait le conduire dans la nuit noire, contre la mer tumultueuse, pour éviter les récifs qui guettent le voyageur imprudent.
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:41

Un sourire satisfait s’afficha sur la moue auparavant renfrognée de Kanda. La réaction de son compagnon avait de quoi le distraire. Était-ce vraiment lui qui lui faisait cet effet ? Dans la mêlée, le gamin se heurta à lui, proie aux émotions. Alors il sentit son dos s’appuyer contre le mur, et l’odeur de Lust se fit plus forte pendant une fraction de seconde alors que son corps était presque collé au sien. Frivole, tenant sûrement à la vie malgré ses sinistres souvenirs, il recula loin du kendoka avant de dévoiler des joues teintées de rouge. Perplexe, Yû le dévisagea. Du moins, tant qu’il en eut l’occasion, car, synchronisant, ils se morigénèrent en même temps. Kanda retrouva sa moue rembrunie alors que, Lust, lui, lui tirait la langue d’une manière puérile et presque… craquante. Heureusement il s’éclipsa dans le couloir, car les quelques mots qu’il avait prononcé avaient de quoi faire réfléchir le spadassin. Un risque qu’il était prêt à prendre ? Que voulait-il dire par là ? Était-ce sa façon de prouver son courage, sa dextérité, ou, outre sa maestria, une manière de lui faire savoir quelque chose ? Rah, c’était frustrant. Il ne devait pas se faire avoir. Il avait beau être nouveau, il avait beau être plus jeune, il avait beau avoir l’air innocent, il n’aurait pas Yû Kanda. (a) Avec entrain, le bretteur se décolla du mur et ferma la porte avant de s’engager dans le couloir.

Un couloir qui était désert. Tant mieux. Personne ne le verrait ; il ne voulait pas se faire passer pour le guide touristique ou la babysitter. Quoi, pas aimable le Yû ? N’importe quoi !

« Oui, je ne crois pas qu’il pourrait survivre plus longtemps dans cet état. Il est tout rouge… »

Un minuscule rire ponctua cette phrase. Les yeux brûlants de Yû fixèrent le dos de son camarade, mais ce dernier ne se retourna pas. Non, il ne faisait pas simplement allusion aux draps en employant ces mots. De toute évidence, il n’avait pas finit de se moquer du nouvel arrivant. Il n’était pas fait pour le comité d’accueil. Ils s’engagèrent dans une volée d’escalier en silence. Du coin de l’œil, le bretteur remarqua la main de Lust extirper quelque chose de sa poche. Kanda était habitué au danger, et même en ce moment complètement anodin et inoffensif, il posa sa paume sur l’étui de son arme. Une carte glissa dans les doigts habiles de son camarade. Curieux, il tenta d’en apercevoir les dessins, mais elle ne resta pas longtemps hors de sa poche. Alors il jouait aux cartes ? Était-ce ça, son innocence ? Curieux.

« Où est ce que l’on doit aller ? »
Yû leva la tête vers son interlocuteur, et croisa son regard le plus naturellement possible. Ses yeux vastes et verts étaient captivants. Il semblait pouvoir s’y perdre, s’y laisser doucement et calmement atrophier. Se déposséder. Dans un océan unique et agréable. Mais comment pouvait-il se permettre une telle chose, face à un visage si narquois ? Si, déconcertant ? Il détourna la tête, brisant l’échange, et accéléra l’allure.

« Par ici. »

Il s’engouffra dans un couloir. Ils s’enfonçaient au cœur de la congrégation, s’éloignant des fenêtres et de la lumière argentée des astres. En conséquence, il faisait beaucoup plus sombre. Et dans ce coin reculé, visiblement personne ne laissait de lumières allumées. Les longs doigts de l’exorciste aux cheveux ténébreux frôlèrent le mur qu’il longeait à la recherche d’un interrupteur. Mais il n’en trouva pas. Il espérait retrouver rapidement la lingerie. À vrai dire il n’y allait pas souvent… une âme charitable venait souvent lui débarrasser les bras. (a) Alors qu’ils s’enfonçaient dans les ténèbres et que, par absence de lumière, la silhouette de Lust se perdait dans la pénombre, Kanda s’empara de son bras, l’entraînant après lui.

« On ne doit pas être trop loin. »

Cependant il leur fallut encore quelques minutes pour trouver le bon chemin, cheminant dans les couloirs, dans le silence, dans la pénombre. Le bras de Lust dans sa main semblait brûlant. Mais sa poigne était ferme. Un soupire résigné s’échappa d’entre les lèvres du Kendoka alors qu’ils s’engouffraient dans un nouveau couloir, mais ce fut le bon. Soulagé, il déboucha dans la lingerie où il trouva enfin un interrupteur. Une lumière blanche illumina les recoins de la pièce. Il retira sa main de la manche de Lust et déplia le drap qu’il tenait de sur son autre bras, inspectant son état... Et évitant le regard du joueur de cartes.

« Pas de doutes. Il est fichu. »

Il inspecta la pièce à la recherche d’une poubelle, ou quelque chose du genre. Trouvant une corbeille, il abandonna le drap maculé dedans. Heureusement pour eux, il y avait de nombreuses étoffes propres entassées sur des étagères. Le kendoka en choisit une qui ressemblait à celle qu’il avait tachée et retourna vers Lust. Voilà, ils avaient trouvé. Les yeux moqueurs, il s’arrêta en face de son camarade. D’un geste rapide il leva les bras, laissant le drap se déplier entièrement dans les airs pour retomber et recouvrir totalement Lust. Piégé ! On aurait dit un déguisement, pour ressembler à un fantôme. Lust n’était visiblement pas le seul a avoir des tendances enfantines. Ce n’était pas dans les habitudes de Kanda, mais il arrive que le habitudes sortent de la coutume... Un sourire fendit son visage froid, mais Lust ne pouvait désormais plus le voir.

« Besoin d’autre chose ? Je suis à ton service.. »

Aie. Sa deuxième phrase il n’aurait probablement pas du la dire. Mais c’était trop tard. Puis, ce n’étaient pas ces quelques mots qui allaient le damner. Loin de là, il en faudrait beaucoup plus. À vrai dire, cette phrase lui donnait de l’imagination. Et tout le monde sait à quel point Kanda est artistique…

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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:41

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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:41

    Cause you know it's over
    Growin' colder
    I need something
    Leave me next to nothing
    All we ever wanted
    I need something
    Leave me next to nothing
    Next to nothing
    I cut you down
    I know you'll always be around
    So now you'll wait
    I know you'll live another day
    Come and take my breath away
    Look me straight in the face


    We’re like fire and rain,
    You can drive me insane.


    Oui, pauvre petite créature tremblante. Sous un ciel étoilé de mille astres flamboyants. Sous le gré d’un vent qui balaie les prairies. Sous la pression d’un cœur qui n’est autre que le sien. La cage dorée des paroles qui constituent sa poésie, enferme les palpitations dans le creux de sa poitrine. Kanda sentit les bras de Lust enlacer son torse. Un soupir infime s’échappa d’entre ses lèvres avant qu’il n’inspire profondément l’air frais de la nuit qui pénétra ses poumons comme de l’eau glacée. Ses bras tombaient à ses côtés, comme deux masses mortes. Et pourtant sa volonté lui disait déjà de le repousser. De secouer cette créature qui s’attachait ainsi à lui avec des songes stupides et futiles ancrés dans l’esprit. Mais quelque chose d’autre en lui l’empêchait de le faire, comme si deux forces aux puissances identiques s’annulaient en lui. Pourtant la force à la source anonyme qui l’empêchait de rejeter le gamin devrait de toute évidence ne pas égaler celle si légitime au jeune adolescent. Et pourtant il y avait une exception. Cette nuit, ce gamin, ce cœur. Un cœur qui semblait soudainement trop fragile pour être repousser. Comme s’il risquait de se briser. Pourtant depuis quand avait-il pitié ? Pouvait-il se permettre de trimballer un gamin partout où il allait ? La réponse était évidente. Gamin… il ne cessait de le nommer ainsi, ce surnom qui lui allait si bien. Pourtant, il était tout aussi adolescent que lui, et pour la première fois Lust Heartnet lui semblait imposant. Car bien qu’il restât droit, il pouvait parfaitement sentir l’odeur naturelle de ses mèches d’ébènes, et sentir ses bras dans son dos, qui s’y agrippaient avec volonté.

    Et les mots qu’il entendit fit de ses songes un torrent inextricable. Une nouvelle raison encore semblait envahir l’espace entre leurs deux cœurs pour les rapprocher. Et sans doute Kanda ne la comprenait-il pas, mais il n’était pas aveugle. Sans doute encore voulait-il avoir raison en faisant confiance à ce que Lust pouvait bien lui dire, sans savoir pertinemment que l’humain est un être menteur. Or l’acharnement de Lust pouvait-il réellement être l’acte irréprochable d’un acteur hors pair ? Était-ce possible d’être aussi bon comédien ? Oui. Il était même plus facile d’être comédien que de laisser ses vrais sentiments faire surface, car montrer ses sentiments relève de beaucoup de courage, ce qui en fait une cause noble et respectée. Alors Lust se présentait-il face à lui en toute sincérité, le cœur et l’esprit vaillant ?

    « Tu trouveras bien mieux près de la lumière. »

    This game is over
    I'm mean and older
    You're coming closer
    Over and over


    Animant enfin ses mains qui s’étaient jusqu’alors trouvées inutiles, il les posa sur les épaules de Lust et le fit le lâcher d’un coup un peu trop sec. Et sans doute sentit-il les doigts s’agripper à sa peau, mais le simple fait qu’il ne porta pas de vêtement plus fiable que ses quelques bandages fit en sorte que les doigts glissèrent malgré leur détermination. Alors il repoussa Lust assez violemment jusqu’au sol. Il le fixa longtemps, les yeux glacés, tout aussi froids que l’image qu’il devait à présent montrer au jeune exorciste. Sans doute le fixait-il ainsi pour tenter d’apercevoir le sentiment pur que son âme dévastatrice était assez prétentieuse à demander. Et sans doute était-ce parce que cette âme, aussi assassine fut-elle, avait toujours agit d’une manière plus ou moins brave et noble. Lust ne comprenait pas ce que Kanda vivait. Pas encore. Et il ne voyait pas le monde à travers ses yeux habitués. Peut-être le champ de bataille était-il trop nouveau pour que Lust en comprenne la gravité. Peut-être ne se rendait-il pas compte ce que la mort pouvait causer, ou peut-être le savait-il mieux encore que Kanda. Et c’était certainement le cas. Car si Kanda avait beaucoup tué et avait beaucoup vu mourir, il n’avait pas porté autant d’importance à ses gens que Lust en voyant sa famille mourir, et sans doute le gamin se sentait-il plus vulnérable que lui face à l’ennemi, lui qui ne pouvait mourir à l’instant présent, mais qui en même temps ne pouvait échapper à la mort qui lui était promise.

    « Je ne suis pas celui qui te guidera vers la vie, ni vers le bonheur. »

    Sa voix rauque semblait prononcer ces mots comme un tabou, comme des mots qui lui échappaient totalement, comme une nouveauté ancrée dans sa bouche. Se pinçant les lèvres, il se tût, bien qu’il aurait pu dire mille autres méchancetés ou mises en garde. Et sans doute le reste était-il en infériorité, mais il était là. Néanmoins Kanda mit un terme à ce sujet pour passer à celui qu’il avait lui-même lancé.

    « Toi aussi tu as été choisit pour te battre. Et tu ferais mieux de te concentrer sur ça. Ce n’est pas l’amour, ni moi qui te sauvera lorsque les ténèbres se feront inexorablement envahissantes et que ton cœur suffoquera. »

    Tout comme le mien commence à étouffer en ta présence.
    Il quitta Lust des yeux et leva la tête vers le ciel. Une espèce de sourire moqueur illumina son visage lorsqu’il contempla les étoiles nombreuses et brillantes qui parsemaient cette nuit. C’était juste à mourir de rire. Poussant un soupir, il s’accroupit lentement. Il posa ses deux genoux à terre et se pencha sur Lust. Il se rapprocha, jusqu’à ce que ses deux paumes se posent de chaque côté du corps de Lust. Le regard de Kanda avait perdu de son cynisme glacé, et observait avec une certaine gravité étouffée, comme l’éclat sauvage visible chez un étalon dompté. Il resta proche de Lust, ferma les yeux un instant, et inspira profondément l’air de la nuit. Sa voix n’était plus qu’un soupir rauque et précipité lorsqu'il lâcha ces quelques mots ;

    « Tu es désespérant, Lust. »

    Quelques murmures ambigus suivirent ses paroles, et, la moue légèrement boudeuse, il s’installa promptement à côté de Lust, reposant son corps sur l’herbe fraîche et posant sa tête sur le torse de son camarade.

    « Ce serait stupide d’attraper froid, » maugréa-t-il d’une voix étouffée. Ce qui était complètement stupide vu que leur tente les attendait, dans laquelle ils trouveraient toutes les couvertures nécessaires. Mais il était tout aussi agréable de combattre la froide brise avec la chaleur du feu qui, assez proche, colorait la peau de Lust d’un halo doré.


    Would you, want to
    Feel the way that I do?
    And I bend, to your will
    I've felatted myself

    Tied to the needle
    My drunk libido
    My nervous ego
    The faster we go
    You are an asshole
    King of the castle
    I am the meager
    Follow the leader
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:42

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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:42

I don't give a damn about my reputation. I've never been afraid of any deviation.


Silence. Vide.

Puis il apparut devant lui, légèrement essoufflé. Ses mèches dansèrent sur son front alors qu’il pivotait pour lui faire face. D’entre ses lèvres, les mots n’avaient tout juste eut le temps de s’extirper que les mèches reprenaient déjà leur danse, alors qu’il tournait le dos, le laissant avec pour seul souvenir un soupir.

Kanda s’était arrêté lorsque Lust lui avait coupé la route. Et il n’avait toujours pas reprit sa course. Il passa une fois encore ses doigts dans les mèches qui cadraient son visage, démêlant des cheveux qui se faisaient plutôt longs. Pourtant il ne les coupait pas.

Vois-tu encore ces fleurs ?

Il leva le menton, observant la silhouette de l’exorciste qui s’éloignait. Quel âge avait-il au juste ? Que foutait-il ici ? Qui d’autre encore serait impliqué dans cette guerre sans fin ? Depuis son arrivé ici, Yû avait croisé plus d’un visage blessé, d’une âme perdue. Quand cesseraient-ils de croire, d’espérer ? Ils avaient beau retenir le monde pour ne pas qu’il se déchoit, mais il finirait bien par sombrer. Alors ces gens, pourquoi se démenaient-ils ainsi ? Pour l’amour ? L’amitié ? Pour la vie qui dans cet océan de mort se faisait vague et bruyante ? C’était une noble cause, il y avait des gens à sauver, mais au final, était-il vraiment seul à ressentir de la pitié ? Avec lenteur ses doigts se faufilèrent sous sa veste et caressèrent sa blessure. Lust, comment ferait-il pour se sauver, pour survivre le jour où la douleur s’abattrait ?

De quoi je pourrai avoir besoin ? … De temps peut-être. Ou de lumière.

Sa peau était lisse. Il n’y avait plus de marque. Alors il retira sa main et la déplia devant lui, observant évasivement ce qu’il était. Les lignes qui couraient sa peau, les ongles qui avaient souvent entaillé cette peau, et les cicatrices qu’il aurait sûrement dut avoir s’il n’était pas… qui il était. Et au-delà de sa main, la silhouette de Lust se faisait de plus en plus lointaine, partant sans un regard en arrière. Ses doigts se plièrent en un poing et sa main retomba contre sa hanche. Que faisait-il ici alors qu’il devait se douter du malheur qui régnait sur ces tours ? De la menace qui attendait avec plus ou moins de patience pour s’infiltrer entre les murs pour les briser un à un ? Savez t-il simplement à quel point un homme pouvait hideusement être réduit ? Silence. Éternel. Avec lenteur, le ténébreux garçon se remit à marcher. Aucune fenêtre ne donnaient sur ce couloir, ainsi il ne pouvait définir à peu près l’heure, étant totalement perdu. Était-ce la nuit ? L’aube ? Ou déjà le crépuscule… ? Il ne savait pas, et peut-être que Lust le savait lui, mais il ne demanderait pas. Ça avait peu d’importance.

Ce n’est pas la réalité. Ces fleurs sont une illusion.

Soudainement son pas se fit plus rapide. Lust s’était effacé dans la pénombre du couloir. Un jour s’effacerait-il simplement ? Tant d’autres s’étaient subitement éteints. Une vie était si facilement périssable, après tout. Du moins pour une âme si pure, si innocente. On ne pouvait pas parler de Yû d’une telle façon. Mais il n’était pas immortel pour autant. Sa vie s’écourtait après chaque combat, chaque bataille. Combien de temps tiendrait-il, au juste ? Il n’était pas immortel. Même Alma avait finit par périr, et il en avait fallut du temps…
Ses pas étaient silencieux alors qu’il s’approchait du nouvel exorciste. Il avait à peu près rattrapé la distance qui s’était prolongée entre eux. Subitement, il fut derrière lui, et ses bras s’enroulèrent autour de son torse en une forte étreinte qui ne lui permettrait pas de se défaire. Il approcha ses lèvres de l’oreille de l’exorciste, dont les cheveux chatouillaient sa joue.

« Alors il suffit peut-être de lui apprendre… »

Sa main remonta le long du torse du frivole, et s’empara de son cou, en une caresse qui se transforma en prise. Pourrait-il lui faire comprendre dans quel pétrin il s’était mit ? Était-il assez compatissant pour ça ? Il semblait que oui, cette nuit là. Ou peut-être cherchait-il à s’amuser, ludique, en lui insufflant la peur. Qui sait ? Les cheveux ténébreux du kendoka coulèrent sur son épaule. Sa main sans défaut continua sa course, remontant vers le visage de Lust, s’arrêtant sur ses yeux, lui bloquant toute lumière. Il n’y avait plus que sa voix, murmure, qui susurrait à son oreille.

« Les ténèbres nous entourent. Tu ne devrais pas être là. Retourne vers la lumière. »

Il était probablement rare qu’il parle ainsi, et pourtant ses étranges paroles venaient bel et bien de s’extirper de sa bouche avec honnêteté. Doucement, sa main se retira, et ses deux bras retournèrent contre leur propre corps. Il resta un instant silencieux, puis inspirant, sembla se secouer. Il poussa sans violence mais sans aucune délicatesse le gosse aux yeux émeraude et soupira.

« Rah. Et puis merde, rien à foutre de tout ça. »

Le bruit sourd de ses pas envahit le corridor.


Dernière édition par Nami le Dim 29 Avr - 22:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:42

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MessageSujet: Re: Playground.   Playground. Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:43

Sometimes I rush to get right to the end,
I know I'll get to this place when I feel the time is right,
Sometimes I think that I know what I'm all about,
But when I look inside I can see the truth come out.



Pas un regard en arrière. Pas un seul mouvement de tête hésitant. Une simple et sombre chevelure qui s’évaporait dans les ténèbres. Pourquoi était-il resté si longtemps en présence de ce gamin, si innocent ? Sa curiosité s’était-elle éveillée face à ce petit papillon ? La noire Dioné s’était-elle entrouverte silencieusement pour apercevoir le petit lépidoptère virevolter non loin de ses épines ? Or, lorsqu’on approche de trop près le suc acide, ont en subit les conséquences, et le ténébreux exorciste avait pleinement conscience de ses propres circonstances. Ainsi il ne regrettait absolument pas son choix : celui de partir. À quoi bon rester, après avoir commit un geste qui lui était si inhabituel face à un inconnu ? Le gamin allait sûrement l’éviter à présent. Pourquoi reviendrait-il vers un homme aussi effrayant que lui, à moins que sa propre curiosité soit irrévocablement cupide ? Ce jeu s’était prouvé distrayant, mais aussi au-delà de son plein contrôle. Et s’il ne pouvait décidément pas exercer tout pouvoir face aux yeux émeraude de ce gamin, il ne préférait pas s’y frotter. Ça ne pouvait que mal finir, une fois qu’il était irrité.

Il ne se sentait pas le moins du monde coupable d’avoir laisser en plan le joueur de cartes. Il était bien allé jusqu’à lui chercher des nouveaux draps, et lui faire une visite guidée de la lingerie, pour avoir salopé son lit. Plus rien ne le retenait. Quant à son départ assez curieux, le gamin s’en remettrait. Il aurait simplement une opinion un peu bouleversée sur le manieur de sabre. Il s’en remettrait. Et il apprendrait comme les autres qu’il n’avait absolument rien à attendre de lui, et c’était exactement ainsi que les choses devaient se dérouler. Sauf qu’en temps normal, Kanda se serait contenté d’insultes, et de quelques phrases mystérieuses, surtout moqueuses. Pourquoi avait-il l’impression d’en avoir fait plus qu’à son habitude ? Ce ne devait être qu’une impression. Combien de temps avait-il dormi avant que Lust Heartnet vienne quémander la chambre qui était sienne ? Probablement pas si longtemps que ça. Les doigts fins de l’asiatique soulevèrent son habit, et il examina la peau abîmée qui se voyait encore sur une partie de son thorax. La blessure avait perdu toute son importance, mais la guérison n’était pas encore complètement achevée. Il ne manquait plus que la peau se régénère. Heureusement pour lui, Lust n’avait pas cherché à en savoir plus sur cette histoire : ça lui convenait bien ainsi. Et il n’en saurait jamais rien. Il laissa le tissu recouvrir à nouveau sa peau lorsque des pas effrénés firent écho derrière lui. Avant même qu’il daigne se retourner, une masse percuta son dos et des bras s’agrippèrent à lui.

C’était des bras fins et qui s’agrippaient pourtant durement à lui, plus forts qu’ils ne laissaient paraîtrent, et… possessifs. Les yeux écarquillés, il tenta tant bien que mal de tourner la tête pour apercevoir le visage collé contre son dos. La surprise prenait le dessus sur sa colère, et le serpent ne savait soudainement plus comment montrer les crocs. Ou peut-être ne savait-il pas pourquoi ? Pourquoi devrait-il rejeter ce gamin qui l’enlaçait presque ? Peut-être pour lui prouver qu’il avait tord, que ce geste était futile, et que Kanda n’allait rien lui offrir en retour. Peut-être pour ne pas qu’il se plante une aile sur ses épines. Mais ses questions n’eurent pas le temps de trouver une réponse exacte car une voix déjà familière se faisait entendre, le plaidant. Il ne parvenait pas à définir le ton de ce timbre, à la fois confiant et pourtant si frêle. Ces paroles fusèrent comme un choc électrique à travers son esprit. Cette fois, son rejet allait être automatique. Mais comme s’ils interprétaient le geste grossier, les bras s’éloignèrent vivement. D’un geste rapide, le ténébreux tourna sur lui-même pour faire face à celui qui lui était rentré dedans. Celui qui ne semblait décidément pas satisfait de son départ.

Bien sûr il s’agissait de lui. Il l’avait reconnut à ses bras, à sa taille, à son grain de voix. Il l’avait indéniablement reconnut lorsqu’il s’était pressé contre lui. Son regard froid chercha celui intense et vert de Lust. Des yeux sombres, presque curieux, mais surtout fâchés, sur des traits crispés. Fâché ? Oui. Il sentait la colère en lui. Elle était là, comme l’ombre d’un éclair, filant sur des nuages orageux. Lorsque ces yeux trouvèrent leur but, il y trouva de la sauvagerie, une lueur de défi. Que cherchait-il ? A enflammer l’homme imposant et grincheux qui se trouvait maintenant face à lui ? Yû Kanda repensa aux dernières paroles du gamin. Ainsi dites, elles semblaient l’accuser d’un acte terrible. Tous ses moindres gestes, ses moindres mots, composés en cette même nuit, défilèrent dans son esprit, fruits de sa mémoire encore fraîche. Que dénonçait-il ? Sa violence ? Son insolence ?

Il s’approcha de lui, refusant pour autant tout contact physique. Il se contenta de le toiser, les lèvres frémissantes, la respiration presque retenue. Sa voix un chuchotement agacé, glacé.

« Alors vas-t-en. »

Ses yeux se plissèrent vaguement alors qu’il étudiait la lueur mesquine dans les yeux du gosse. Provocatrice. Du moins pour lui. Bizarrement, il avait l’impression que le gamin l’avait déjà cerné. Même Lavi avait mit du temps pour le comprendre, mais lui, Lust Heartnet, semblait déjà avoir tout compris. Était-ce une simple impression ? Une illusion capable de déjouer le porteur de Mugen ? Ça avait le don de l’intriguer, de l’irriter encore plus. Ou peut-être autre chose, quelque chose qu’il ne comprenait pas vraiment. C’était stupide. Ses lèvres se retroussèrent, en un geste presque animal. Il brisa brusquement le contact visuel et tourna le dos.

« Ou laisses moi m’en aller. »

Ses gestes étaient nets, précis, presque violents envers eux-même. Les gestes d’un homme qui ne voulait pas qu’on l’approche. Les gestes que Kanda n’utilisait pas pour la première fois. Il fallait se faire une raison. Yû était ce qu’il était. Sans un regard en arrière, l'écho de ses pas emplit à nouveau l’étroit couloir dans lequel il s’était engagé. Il resta néanmoins attentif aux bruits qui pouvaient se manifester derrière lui. Mais il n’y avait plus que le silence, et ses propres pas qui frôlaient le sol. Il pouvait retourner tranquillement dans sa chambre, sans qu’on ne le suive. Il pourrait oublier. Ou essayer. Tenter de comprendre le petit tumulte d’émotions qui lui serrait le ventre. De virer une pair d’yeux sublimes de son esprit. Seul avec les ténèbres.

Sometimes I climb to the top to see what's above,
But when I find it there, there's no time for happiness,
Sometimes I count up to ten just to see when,
When will I see the sun, in my eyes I've just begun.
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