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 Unintended.

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Nami
RAWR means love
Nami


Messages : 226
Date d'inscription : 28/09/2008
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MessageSujet: Unintended.   Unintended. Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:22

https://www.youtube.com/watch?v=a2QRdy7ok6g&ob=av2e


In a crooked little town, they were lost and never found,
Fallen leaves, fallen leaves, fallen leaves... on the ground,

I hitched a ride, until the coast,
To leave behind, all of my ghosts,
Searching for something, I couldn't find at home,

Can't get no job, can you spare a dime ?
Just one more hit, and I'll be fine,
I swear to God, this'll be my one last time !

Run away before you drown, or the streets will beat you down,
Fallen leaves, fallen leaves, fallen leaves... on the ground,

When it gets dark, in the Crow Park,
Voice in my head, will soon be fed,
By the vultures, that circle round the dead !

In a crooked little town, they were lost and never found,
Fallen leaves, fallen leaves, fallen leaves... on the ground,
Run away before you drown, or the streets will beat you down,
Fallen leaves, fallen leaves, fallen leaves... on the ground.


Tout n’avait été que lumière aveuglante et gouttes de sang. Elle en avait sur sa robe, déchirée, froissée, poussiéreuse. Et ses plaies semblaient en vomir. Tout n’avait été qu’une absence de trouble, de douleur. Comme si la scène qui s’était déroulée sous ses yeux n’avait été qu’un simulacre étrange, une simple question de vengeance en accomplissement. Une mécanique dans ses membres frêles. Un spectacle absurde dans lequel elle avait été entraînée et où les gestes étaient innés. Tout avait été clair, comme un matin blanc et froid à l’odeur âcre, comme un soir âpre et grisâtre. Comme un morceau de verre translucide et coupant. Tout avait glissé sur elle comme de la pluie sur une vitre glacée.

Jusqu’à la chute.

Le fracas contre le bitume, l’asphalte rugueux et tortueux contre lequel elle s’était échouée, emportant un corps dans sa chute. L’avant dernier à mourir. Après, ce serait son tour. Ses forces l’avaient désertée. Il n’y avait pas d’ombre cette fois pour la rattraper. Juste le sol froid et moite, parsemé de corps enchevêtrés. Tout ça était laid, très laid. Mais elle ne voyait plus ces visages grimacés. Elle ne voyait plus rien, juste la clarté éblouissante du soleil. Car pour une fois, elle avait combattu en plein jour, assouvissant ce qu’avait engendré sa tristesse ; une haine sans limite et une détermination de fer. Mais elle ne s’en était pas échappée. Elle n’avait rien vu, tout était passé si vite. Ses bras avait bougé comme si elle rêvait, ou plutôt cauchemardait. Elle avait tué, et mainte fois l’innocence avait mordu sa peau. Mainte fois avait-on percé son corps. Et toute son énergie semblait couler de ses plaies béantes qui ne voulaient guérir aussi rapidement qu’elles auraient dues.

Elle aurait voulut pour une fois ; pleurer. Comme une vraie humaine. Un être aux sentiments destructeurs et fragiles. Une abomination. Elle aurait voulut pleurer ne serait-ce pour ses yeux trop secs, où les larmes s’étaient sans doute évaporées en laissant leurs grains de sel la ronger. Mais sans doute était-elle pire. La pire de toute. Mangée, détruite par ces sentiments qui ne la lâchaient plus. La haine, la douleur, l’amour torturé. Une âme fragile dans un corps immortel. Et si ces larmes ne coulaient pas sur ses joues, sans doute coulaient-elles à l’intérieur, inondaient et noyaient ses poumons, son cœur, jusqu’à la rendre pluvieuse. Elle se sentait minuscule, sur le sol, les doigts toujours serrés sur ce bras inconnu qui devenait lentement aussi froid qu’elle. Ses lèvres frémirent sans pourtant émettre le moindre son. Ses yeux cessèrent de fixer la réalité, se détachant de son entourage. Ses bras, comme de leur propre chef, vinrent enlacer l’homme qu’elle avait tué et qui avait faillit en faire de même avec elle. Elle le serra si fort qu’il lui sembla lui casser une côte. Elle le berça, prise d’un soubresaut douloureux, d’un frémissement glacé. Elle avait échoué. Chaque bouffée d’air qu’elle avait inspiré était de trop. Sa vie n’avait été qu’une scène macabre, un jeu du destin qui s’était moqué d’elle. Elle avait tout perdu. Absolument tout. Elle n’avait plus rien, et même pas n’avait-elle été capable de suivre sa jumelle. Pourquoi ? Parce que son organisme avait pour habitude de lui donner des espoirs, qu’elle savait morts prématurés, mais qui lui donnaient tous les jours des émotions en plus à jeter. Elle n’avait pas su suivre sa sœur car elle n’avait pas su comment. Lorsque la lame d’Evangeline avait fracturé son corps, elle avait crut mourir. Elle ressentait encore le coupant de la lame qui, en plus de la douleur de son cœur qui se tordait, avait éveillé un courant de peine dans son corps. Et avec automatisme maintenant, ses doigts fins venaient caresser la cicatrice rugueuse et monstrueuse qui barrait son abdomen, cachée sous les plis de ses habits. Mais aujourd’hui elle avait de quoi crier d’avantage. Elle avait mal partout. Et si la douleur n’était que physique, cela aurait été différent. Mais ce combat, et sa cuisante défaite, avaient éveillé en elle un torrent violent. Elle s’était juré de venger sa sœur. De détruire ces êtres porteurs de l’innocence immonde et coupable, de ces êtres qui, il y a déjà plus d’un an, lui avait pris sa jumelle, loin, tellement loin, et sans espoir de la revoir. Ces êtres qui l’avaient tuée, l’envoyant se battre sur le champ d’une guerre à laquelle elle n’appartenait pas. La faisant se battre même contre les monstres nés de leurs mains, ces rejetés que l’innocence avait détruits, saccagés de l’intérieur, chamboulés jusqu’à leur en faire perdre leur humanité. Et ils se disaient apôtres de dieu… Peu importe. Elle n’avait qu’une idée, qu’une envie, qui ne cessait de la tirailler, de chatouiller son cœur et son esprit ; celui de venger sa jumelle. De faire souffrir ce monde qui s’était moqué d’elle. De faire comprendre à tous la douleur qu’elles avaient ressenties. Car le monde tournait toujours. Le soleil se levait, se couchait, les oiseaux chantaient. Les gens continuaient de rire. Et cela faisait monter en elle des flammes noires et insatiables, qui n’avaient elles aussi qu’un désir ; consumer. Consumer encore et encore, noircir, brûler, avaler.

Meian laissa tomber le corps. Elle se releva, chancelante, levant les bras devant elle comme une aveugle, boitant, tanguant, dansant sur la piste du trouble et de la douleur. Et si elle devait mourir, elle irait en essayant, quitte à mourir debout, quitte à mourir en marchant. Quitte à mourir dans le silence le plus parfait, elle continuerait.

Mourir ne lui faisait pas peur. Si elle s’était raccrochée à certaines choses dans ce nouveau monde froid et cruel, différent de celui où s’était trouvée sa sœur, et si c’était sa faiblesse qui avait formé ces liens, et si cela la troublait d’avantage, elle ne craignait toujours pas la mort. Elle ne craignait le silence complet. Elle était déjà morte une fois. Une fois déjà son humanité avait périt et s’était-elle éloignée de sa jumelle. Cette fois la mort l’éteindrait définitivement. Qu’elle la rapproche ou l’éloigne de sa sœur, elle ne le savait pas, et elle s’en foutait, car rien que le fait de mourir indiquait qu’elles seraient toutes les deux parties. Et les mots « toutes les deux » avaient toute la douceur d’une caresse, d’un mot réconfortant, d’une prière bienveillante. La douceur d’un phare sur la mer torturée, où elle naviguait telle une épave cherchant désespérément à regagner le port.

Aidée d’un mur, elle s’éloigna. Le combat avait fait des catastrophes. Des maisons s’étaient écroulées sous les coups, des carrosses s’étaient retournés, et partout des corps gisaient. Oui, on pouvait qualifier cela d’une catastrophe. Lentement, elle se laissa glisser jusqu’au sol poussiéreux. Elle s’étala parterre dans les décombres. Elle posa sa joue contre de la pierre froide. Elle crispa ses doigts, haïssait, haïssait profondément tout ce qui lui venait à l’esprit. Se haïssait elle-même. Sa bouche se déforma à nouveau en un cri muet, et un filet de sang teinta ses lèvres.

Son corps entier frissonna, comme s'il avait froid. Les croix sur son front disparurent, comme si elles étaient faites d'encre et qu'elles se faisait absorber par sa peau. Peau qui devint de plus en plus pâle, blafarde, fantomatique. Oui, elle aurait voulut pleurer, comme une humaine. Et c'était à quoi elle ressemblait en cet instant même ; une gamine échouée sur un champ de bataille, tâchée de sang et déchirée, une petite humaine perdue dans une ville en ruine. Elle expira silencieusement, ses paupières tombant sur ses prunelles bleutées. Lentement. Silencieusement.

Seule sa dérive vers l’inconscience eut le don d’adoucir les traits juvéniles de son visage.

Noir. Tout était Noir.


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