._#Harmonie-Dream
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 After midnight, hide yourself.

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Nami
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MessageSujet: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:34




When you don't know who to hate, you hate yourself.


Elle hoqueta, s’éveillant en sursaut. Ses doigts semblaient sur le point de déchirer les draps pourtant doux et soyeux dans lesquelles elle était lovée. Ses yeux, alertes, firent le tour de sa chambre, et elle vit l’halo pourpre que les derniers rayons de soleil affichaient sur les épais rideaux de sa chambre. Une fois encore, elle avait dormi toute la journée. Enfin, dormir était un grand mot. Souvent, elle avait simplement l’impression de sombrer dans une transe étrange. C’était une façon de se forcer à faire passer le temps. En tant qu’immortelle, les minutes et les heures n’auraient pas du avoir la même signification, et elle aurait du vivre à côté de leur signifiance. Mais comment le pouvait-elle, lorsque le vide au fond de sa poitrine priait à chaque seconde pour ce cœur si éloigné, qui battait douloureusement jour après jour, jamais bien loin de la mort ? Ce cœur qu’elle avait autrefois partagé, et qui, même une fois retiré d’entre ses paumes affectueuses, lui manquait horriblement. Comment le pouvait-elle ? Poussant un soupir à fendre l’âme, elle se laissa retomber sur son oreiller. Ses bras vinrent la bercer. Elle avait beau avoir passé des heures dans ce lit, il semblait toujours aussi froid qu’au premier contact. Elle ne se sentait bien nul part. Une seule et unique personne semblait capable de pouvoir la réchauffer. Et cette personne n’avait d’autre but que de la refroidir à tout jamais, semblait-il. Meian se roula en boule, et posa ses mais sur ses paupières. Le noir. Le noir complet. C’était ainsi qu’elle pouvait se donner l’illusion d’être confortable. Bientôt le soleil se coucherait, alors ses rayons iraient éclairer une autre partie de la planète, et ils la laisserait tranquille. Elle avait le pouvoir d’aller n’importa où dans le monde. Elle pouvait vivre dans une nuit constante si elle le désirait. Mais elle n’allait pas constamment changer de location, pour fuir le soleil avec plus de prouesse que ses rideaux.

Retirant ses mains et clignant des yeux, elle glissa ses doigts sous son oreiller et ces derniers rencontrèrent la reliure d’un petit livre. Sans le retirer de son abris, elle en caressa la couverture. Ce livre avait toute une signification. Il était d’une grande importance, et sans doute était-il trop précieux et trop fragile pour être gardé avec soit. Mais jamais ne l’oublierait-elle où que ce soit. Ce livre renfermait l’écriture de sa sœur. Meian semblait connaître chaque phrase par cœur, déjà. Chaque page avait été un élément salvateur lorsque les yeux bleus de la jeune noah les avait dévorées. Tout la rapprochait de son passé et de sa sœur. Était-ce lamentable de traîner ainsi, ne pensant qu’au passé, ne songeant nullement au futur ? Meian progressait sur le chemin de son existence en aillant la tête tournée. Elle ne cessait de fixer derrière elle. Il n’y avait probablement rien qui l’attendait au-delà. Jamais ne songeait-elle à faire une rencontre ou a vivre quelque chose qui soit capable de modifier cette piètre existence qu’était la sienne. Il n’y avait simplement rien qui pouvait ne serait-ce qu’essayer de remplacer sa vie d’avant. Rien qui ne puisse combler le vide que sa jumelle avait laissé. Rien qui ne puisse soulager la brûlure que l’innocence lui avait infligé. Il n’y avait personne pour la comprendre. Ni humain digne d’intérêt, ni de noah suffisamment préoccupé. Et elle ne cherchait personne, préférant passer son chemin sans un regard autour d’elle. Etre une ombre comme elle savait si bien l’être. Invisible, muette. Et à jamais enfantine, figée. Restant allongée de longs moments dans son lit, se contentant de respirer régulièrement et de fuir la réalité, elle finit tout de même par quitter ses couvertures et poser ses pieds nus par terre. Lentement, avec une grâce qui lui était innée, elle avança jusqu’aux larges fenêtres, poussant légèrement les épais rideaux pour vérifier que le soleil était bel et bien partit. Satisfaite, elle plongea son regard dans la nuit. Bien que l’arche était un lieu à part, un autre monde, il connaissait lui aussi le jour et la nuit. Et c’était donc ce dernier qu’elle préférait. La nuit signifiait non seulement pénombre mais solitude. Elle pouvait donc se promener tranquille, et c’est ce qu’elle fit, ouvrant la porte de sa chambre et sortant sans prendre la peine de quitter sa chemise de nuit. Elle referma la porte derrière elle, et entreprit de faire un tour insignifiant, quittant un quartier pour en retrouver un autre, jusqu’à ce qu’elle en arrive aux salles importantes de l’arche. Elle venait moins souvent ici. Encore moins dans la salle à manger. Mais à une heure pareille, cette salle, pourtant d’ordinaire bien occupée, devait être vide.

Un certain sentiment de liberté s’était installé pendant sa promenade. Le vent nocturne, frais, et le ciel infini au-dessus de sa tête avait réussit à éveiller cette sensation grandiose et sa rareté avait elle-même éveillé cette excitation qui fit que Meian ne marchait pas, mais se hâtait. Ses longs cheveux noirs frôlaient ses jambes dénudées alors qu’elle tentait vainement d’échapper à son monde en tentant de se croire autre part. Peut-être était-ce naïf. Sans doute était-ce gamin. Mais Meian n’avait pas eu l’occasion de grandir.

Elle fut même tentée d’aller dans la salle à manger qui, d’ordinaire convoitée, devait être vide à une heure pareille. Mais elle était trop confiante en se qu’elle croyait, et ainsi n’eut-elle pas le temps de s’arrêter lorsqu’au coin du couloir qui menait à la dite salle, elle rencontra une personne de très près. Si près qu’elle la percuta et, frêle chose qu’elle était ainsi, sans ombre, sans croix, sans tentative de résistance, elle fut projetée au sol. Un peu perturbée, elle leva bêtement ses grands yeux bleus, et tenta de reconnaître la silhouette qui se tenait au-dessus d’elle. De toute évidence, elle avait percuté le torse d’un homme. Un homme grand, contrairement à elle. Meian n’avait aucun mal à voir dans le noir, elle en avait même la rare capacité. Cependant, la lumière lunaire qui filtrait à travers les vitraux des fenêtres eurent quand même le don, en effleurant la chevelure de l’inconnu, de lui faire voir leur couleur argentée. Cet inconnu n’en était pas un. Il s’agissait de Nemesis Crowford.

Embêtée, Meian se mordit la lèvre et réfléchit à une manière de s’éclipser rapidement. Nemesis, bien que loin d’être un être sympathique, voir social, avait retenu Meian les quelques fois où ils s’étaient croisés, ne la laissant pas partir sans rien dire. Bien qu’elle n’en était pas sûre, elle pensait qu’il ne cherchait qu’à l’embêter, être méchant peut-être. Elle n’avait pas cherché à savoir et n’était jamais resté très longtemps. Mais jamais encore s’était-elle retrouvée seule avec lui. Jusqu’à cette nuit.



Je veux savoir pourquoi, pour qui, comment,
Pouvoir donner un sens à ma vie,
Un jour,
Trouver la vérité,
L'étincelle,
Grandir
Et bousculer le ciel,

A chaque pas,
Il y a ces questions qui dansent,
La réponse est là,
C'est comme un cri d'urgence.

Aimer la vie simplement,
Je voudrais prendre le temps,
Voir le soleil sur ta peau,
Simple désir, simples mots.

Regarde,
Et arrache tous ces grains de bonheur,
Juste apprécier l'instant,
Avec son coeur.

Aimer la vie simplement
Et caresser la pluie, le vent,
Voir le soleil sur ta peau,
Simple désir, simples mots.

Aimer la vie autrement,
Laissez-moi prendre le temps,
Voir la misère de plus haut,
L'amour comme une seconde peau,
Simple désir, simples mots.

Je veux.

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Nami
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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:36

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« Miss catastrophe
Elle est là, elle t'attend, tu rentreras
Chez toi les pieds devant
Elle te piste, elle te sort, elle te twiste à mort
Elle te changera de bord
Elle t'attend gare du Nord
Tu la voyais sirène, elle devient lamantin
Tu la croyais diadème, elle est collier de chien
Tu la voyais sirène, au début dans le bain
Puis la voilà murène, passés les coups de reins
Elle sanglote, elle se frotte
Et puis après, elle fait la morte
Elle agite ses breloques et de gîtes en remorques
Te creuse, te saigne, te garantit que tout baigne
Que tu es beau quand même, que tu es comme elle aime
Comment veux-tu qu'on s'aime ?
Que toi, tu vaux la peine
Elle joue la reine des pommes mais c'est la reine des teignes
Si tu lui dis "T'es bonne", elle te cogne une beigne
C'est pas la foire du trône, le lot n'est pas un peigne »

Nemesis, qu’attends-tu de ton monde, de cet univers qui ne provoque dans ton cœur déchiré que haine et regret ? Tu sais bien que rien ne pourras jamais te consoler et te combler. Tu sais très bien que rien au monde ne sera fait pour toi, pour ton bonheur rayé du bon vouloir de chacun, que rien ni personne ne pourra jamais te sauver. Arrête de faire le con, arrête de laisser la blessure s’agrandir, cette plaie béante différente des autres, et qui ne cicatrice jamais dans un crépitement électrique. Le sang coule lentement sur ta peau pâle et j’avoue que l’image me plaît, néanmoins tu ne fais rien pour le retenir dans ces veines tranchées, ta peau se déchire et tu restes impuissant. Cela se rapproche de ton cœur, mais tu l’estimes déjà trop mort pour réagir, tu crois que tu ne seras plus jamais victime des pire préjudices ainsi, pire tu sembles chérir cette souffrance comme une amie qui jamais n’avait osé te tourner le dos par peur de se voir poignardée. Es-tu trop violent pour la laisser s’en aller, ou trop désespéré pour la laisser te quitter pour ne plus revenir ? Si tu n’as plus de force alors crie, crie mon enfant. Ne reste pas comme ça, on ne te tendra aucune main, cherche pas, on s’en fout total de toi. Qu’attends-tu, que cherches-tu à la fin ? Dis-moi, je suis l’incarnation de ton ultime chance. Je n’existe pas, et pourtant je suis la seule au monde à pouvoir te redonner le courage, ne serait-ce qu’une infirme partie. Pourquoi baisses-tu la tête en riant ? Tu n’as pas à avoir peur, tu n’as plus à avoir peur maintenant. Je ne te veux aucun mal. Ta voix est fébrile, petit. La fin du monde, c’est ce que tu souhaites, la fin de tout Homme ? Alors charge toi de patience, tu ne le verras ni vivras sûrement jamais, ce rêve inattendu, cet espoir impossible, pourtant tes mortes prunelles mauves continuent de divaguer sur ce paysage vide, à la recherche du moindre signe. Réponds-moi ! Tu n’y peux rien, tu le sais très bien, alors pourquoi continues-tu de porter un fardeau beaucoup trop lourd pour ces frêles épaules ?

Je n’ai rien à te dire, rien à te répondre, tu sais. C’est ainsi, un point c’est tout. Pourquoi ? Passe ton chemin. Trop de questions, ça me dégoûte, franchement. Comment veux-tu que je t’expliquer un fait que moi-même je ne comprends pas ? Gifle moi, mord moi, tue moi. Rien n’expliquera mon état. Je n’ai jamais les matins, non, loin de là. Et tu le sais très bien. Tu as toujours été là, comme pour me soutenir, me lancer le seul et unique sourire de ma journée fade. Je refusais constamment de quitter ce refuge construit de toutes pièces, minutieusement, des mains angéliques et parfaites de l’enfant que j’étais. Que veux-tu que je te dise d’autre ? Je vois tes yeux avides de réponses, mais n’en attend aucune, il n’y a rien à attendre, toi-même tu le dis. Alors ta gueule maintenant. Je n’ai pas trop le moral, il y a du soleil dehors.

Ne me fait pas rire ! Ta chambre est trop sombre pour laisser filtrer le moindre rayon, tu me déstabilises. Je tremble pendant que toi tu restes immobile, immatériel. Même si je tends la main vers toi, il n’y a rien à toucher. Ton torse nu semble presque lointain, sa pâleur maladive m’attire pourtant tellement. Ta respiration presque coupée, tu n’esquisse vraiment aucun mouvement. Es-tu mort sur place ? Non, non, je suis encore là, tu ne peux pas. Reste. Je veux continuer à te voir souffrir encore un peu, je veux te voir te débattre quelques décennies. Oui, je serais là, comme l’unique amie de ta vie, reste là, tout près de moi, dans mes bras. Mon rire inaudible s’élève, les commissures de tes lèvres frémissent. Je t’emmerde, tu sais ? Tellement, tellement, franchement. Tu te tais, le dos courbé, les yeux fermés, le monde extérieur n’existe plus maintenant, il n’y a plus que toi. Toi et toi seul. Pourquoi ne réponds-tu pas ? Petit con.

Rester ou bien partir ? Ma question, fruit de mes doutes et envies, résonne dans ma tête inlassablement. Tourbillon magmatique de mes folies. Bien plus forte que mes faibles tentatives vaines de la faire taire, elle continue de me hanter, presque avec plaisir et moquerie. Pourtant, derrière mes prétendues envies de l’oublier dans un recoin abandonné de mon esprit de Noah, se cache le désir d’y trouver une réponse. Noahesque. Une réponse qui pourrait enfin me délivrer de ce destin tragique qui déjà se profile sur l’horizon de mon avenir obscur. Rester ou partir ? Alors qu’il n’y a plus d’espoir à attendre de ma vie telle qu’elle est aujourd’hui, pas d’amour ni d’intérêt à désespérément chercher du regard dans la foule assourdissante. Non, il n’y a plus rien à espérer ! et ce vide assassin oppresse mon âme meurtrie. Je n’ai plus aucune envie de poursuivre ce sombre sentier, je veux tracer mon propre chemin, écrire mon propre avenir, de la lumière de mon esprit, de l’encre de mon sang ! Il y a tout un monde à explorer, tant de choses à découvrir et à apprendre. Loin, loin d’ici ! loin de ce grotesque univers ennuyant. Alors, rester ou bien partir ? Je ne crois plus en rien du tout.

Je te concède un point, unique : ma chambre est bien trop sombre. Mais maintenant les ténèbres habitent les alentours, je peux enfin me risquer dehors, loin de cette prison étouffante. Non. Disons plutôt que je change juste de cage. Le lion emprisonné, le regret enchaîné. Incarnation de mes deux. Tu me suis ? Le chemin n’est pas long, mais tu t’en fous hein. J’espère qu’il n’y aura personne pour me voir dans cet état.

Tu restes muet, un léger sourire victorieux étirant tes lèvres fines. Fais attention quand même, tu ne marches pas droit, tes jambes se croisent. Tu sais les murs ne vont pas s’écarter devant toi, pourtant tu continues à sauvagement t’y abattre, comme une silhouette purement noire et à moitié morte. De toute façon les ecchymoses sont bannies de ton corps, simples insectes si facilement assassinés. Où vas-tu ? Tu n’es pas seul, tu le sais très bien. Du moins, vu de l’extérieur. Qu’attends-tu, vraiment ? Trouver réconfort dans l’étreinte meurtrière de quelqu’un d’autre ? Tu sais pourtant que je suis là.

Franchement ta gueule maintenant.

Tu es pourtant si pathétique, adossé à ce mur, comment résister. Frêle créature. Tu entends ces bruits de pas ? Ne cherche pas à te cacher. Ils sont justes à côtés. La lune éclaire le couloir, elle se moque de toi tu sais. Ne m’ordonne pas de partir, je n’obéirai pas. Je veux voir, voir, voir. Toujours plus. Pourtant tu me fais perdre la parole, je me tais donc, dans la chaleur de l’obscur néant.

Oui c’est ça.

Avant que je ne puisse réagir ; un choc. Et la petite créature serait moi ? Me laisser pas rire. Mes prunelles mauves cherchent l’inconnue, il n’y a que les femmes pour êtres aussi minuscule.

Meian. Comme si je voulais la voir, elle maintenant. Tsss … Fuck.

Pourquoi faut-il qu’elle me voit dans cet état plus que pitoyable ? Mon corps devient soudainement crispé, je baisse légèrement la tête pour plonger mes iris dans son regard. Je sais très bien qu’elle peut me voir parfaitement, au contraire de ma vision pathétique qui ne me permet que de la distinguer. Mes lèvres s’étirent en un léger sourire sadique tandis qu’un bruit hostile s’échappe de ma gorge fine.

« Les choses sont si mal faites, n’est-ce-pas Meian ? » dis-je d’une voix étonnamment distante et froide.

A bientôt, la Mort. Attends moi, je serais bientôt là.

Promis, mon enfant.

« Si tu aimes les soirs de pluie
Mon enfant, mon enfant
Les ruelles de l'Italie
Et les pas des passants
L'éternelle litanie
Des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri
Crie, mon enfant

Si tu aimes les éclaircies
Mon enfant, mon enfant
Prendre un bain de minuit
Dans le grand océan
Si tu aimes la mauvaise vie
Ton reflet dans l'étang
Si tu veux tes amis
Près de toi, tout le temps

Si tu pries quand la nuit tombe
Mon enfant, mon enfant
Si tu ne fleuris pas les tombes
Mais chéris les absents
Si tu as peur de la bombe
Et du ciel trop grand
Si tu parles à ton ombre
De temps en temps »

After midnight, hide yourself.  10p63o8
Meian x Nemesis, what else.
かみさまこのうたがきこえるか?
After midnight, hide yourself.  Meisis
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Nami
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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:36


After midnight, hide yourself.  Th_phchiu5

Tu sais ce qui a de plus douloureux dans un chagrin d’amour ? C’est d’pas pouvoir se rappeler ce qu’on ressentait avant. Essaie de garder cette sensation. Parce que si tu la laisses s’en aller... Tu la perds à jamais.
Skins.


Les paumes contre le sol froid, des mèches lui barrant le visage avant de balayer le sol, Meian ne donnait pas une image très glorieuse, elle non plus. Il faisait frais en cette nuit de fin d’hiver, mais elle n’avait pas froid. La brise était douce contre sa peau. Elle était dotée d’un cœur scindé, terne, mort une fois déjà, et pourtant saisit d’une folle passion de liberté. Ses yeux profonds examinèrent le visage de son interlocuteur, qui s’était subitement doté des quelques lignes sadiques, qui ne faisaient que s’ajouter à ses traits déjà naturellement mélancoliques et froids. La voix du Noah claqua comme un coup de fouet. Meian laissa ses mots résonner dans le long couloir. Puis s’appuyant sur ses mains, elle se redressa lentement. Elle s’approcha d’un pas. Un pas vers ce qu’elle avait voulu fuir, il n’y a pourtant qu’un instant. Un pas qui était suffisant pour qu’il puisse discerner chacun de ses traits. Un sourire, doux, moqueur, énigmatique, anima brièvement son visage. Une impulsivité. Une habitude refoulée qui ressortait subitement. Elle avait la tête levée, pour scruter son regard. Le sien, gris. Argent. Comme le précieux métal, renfermant un esprit torturé derrière sa dure façade. Falaise, digne des remparts d’une armée, renfermant un monde tout à fait inconnu. Que caches-tu ? Que caches-tu derrière ces murs, cet esprit dur ? Sache que rien n’égale la froideur de ma voix.

« Pourquoi ? Aurais-tu peur de me voir en cette si sombre nuit ? »

Murmure glacé qu’elle glissa à son oreille. Dose de sarcasme. Elle pouvait enfermer son soit disant frère dans une prison de ténèbres, que nul morceau de ciel ne viendrait adoucir, et que nulle émotion, aussi suave soit-elle, ne pourrait amoindrir. Car sa prison avalait les sentiments comme le trou noir qu’elle était. Tel l’oiseau affamé, qui tenait sa proie entre ses serres d’ébène. Elle pouvait lui faire perdre la raison. Elle pouvait violer son intimité, même si ce n’était que la sensation, la caresse plus ou moins forte de son sentiment. Or, lui pouvait se saisir de son moindre souvenir, et le lui décortiquer. Et c’était effrayant, surtout pour celle qui ne vivait que dans le passé. Perdue, perdue à jamais dans ses ténèbres. Lieu où personne ne la repêcherait. Elle n’était pas plus jeune fille que frêle poupée. Le jouet d’un dieu qui faisait d’elle ce qu’il voulait. Et c’était sûrement pour cela qu’elle aimait tant ce rare sentiment de liberté. Il lui faisait momentanément oublier ses chaînes. Ses poids. Son propre esprit trop acharné. Ses tremblements retenus. Ses pleurs silencieux. Son sarcasme démesuré. Mais lui, lui qui se tenait devant elle. Par sa simple volonté, il pouvait tout briser. Il pouvait déchirer en morceaux cette sensation qu’elle avait eu. Il pouvait la priver de cet instant d’échappement. Et lui renvoyer la réalité en pleine face. La réalité ? Vraiment ? Était-ce la réalité, ou était-ce les épaves du passé qui refaisaient calmement surface ? Il était capable de la punir d’avoir, ne serait-ce qu’un instant, tenter d’oublier.
Alors qu’elle descendait de ses pointes de pieds, sur lesquelles elle était montée, elle se rendit soudainement compte de ce qu’elle avait fait, de qui elle avait emprunté cette impulsivité. Hikari… ? Non. Non ! Silence. Tout doux. Tout calme. Chut.
Chut. Tais-toi. Silence, petite Noah.
Ne dis plus rien. Ne répond pas. Ignore. Pars comme tu le voulais. Non parce que tu as peur, mais parce que tu le veux. Tu ne veux pas faire face à autrui. Tu ne veux pas d’eux. Du moins tu renies tout désir humain d’affection. Tout le monde cherche l’amour, mais toi tu es persuadée que ce n’est pas ton cas. Quand as-tu fuis le monde réel ? Ne le rejoindras-tu jamais ? Non… Tu es morte. Tu es morte et tu peux te le permettre, n’est-ce pas ? Le monde n’est plus réel pour celui qui est mort. Il n’est que fantôme étrange. Et toi tu es le silence. Alors pourquoi résistes-tu ?

Take another step out of your fake world
Please put all the drugs out of your hand


« Alors, dis-moi, qu’est-ce qu’un arrogant Noah comme toi fabrique tout seul, au milieu de la nuit ? »

Elle recula d’un pas. Et d’un revers de la main, envoya valser ses longues mèches de cheveux. Le regard toujours moqueur, bien qu’elle fut troublée, elle se mit à marcher, dépassant son camarade peu aimable, et rejoignant la porte la plus proche. Celle qui menait au banquet.

« Oh. Je comprends maintenant ce que tu fabriquais par-là. Je suis tentée d’y faire un tour moi-même, mais certainement pas pour les mêmes raisons que toi. »

Elle baissa les yeux, consciente qu’elle se trouvait suffisamment loin à présent pour qu’il ne le remarque pas. Elle baissa les yeux et, la main frôlant la poignée de la porte, elle s’arrêta brièvement pour penser à sa jumelle. Bien qu’elle fut souvent protectrice envers elle, autrefois, elle avait également souvent imité Hikari pour s’extirpé de ses problèmes, ou pour y plonger plus profondément, cela dépendait de la personne qui s’était trouvé devant elle. Et cette manie d’imitation avait sans doute été vaguement réciproque. Elles avaient grandit ensembles et elles s’étaient définies ensemble. Mais cette définition n’existait plus. Plus pour elle en tout cas. Le temps, le destin, ils avaient tout gommé. Et elle ne pouvait que se remémorer ce qu’il en avait été. Aussi lointain cela puisse lui paraître. Meian ne se doutait pas que son instant de réflexion ferait office de raccourci à son cauchemar, cette nuit. Elle ne se doutait pas que celui qu’elle délaissait derrière elle en cet instant ne la laisserait pas partir si facilement, avec ses belles paroles et ses airs de grandeur. C’était si peu comme elle. Mais lui ne le saurait pas. Personne ne le saurait, à vrai dire. Et c’était parfait ainsi.

Elle tourna lentement la poignée de la porte, et fila dans l’entrebâillement, filiforme.

Addicted to razors
Lashes to saviors
Glued to the monitor
Trained behavior
Reduced to a number
Mechanic enslavement
A virtual prison
Selected detainment
A gradual nightmare
Suicidal impulse
A cycle of habit
Undeniable loss
Breathing by wire
A network of heroes
Processing data of ones and zeroes
Carry me through the wires
Bury me in the screen
Shift me into this fixation
Cling to the machine
This i your world now
And you barely made it
Did you think that i would cradle you
Until you were asleep forever ?
Did you ?


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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:36

Franchement désolée pour le temps. ;_ ; Oh et puis. Nemesis c’est Holy (K)Night. Au fait, on fait comment pour le Meian x Nemesis fraîchement abordé ?

Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
HELP MYSELF
Help myself
Time to get away
Gotta help myself, soon
HELP MYSELF
Sans prendre le temps de s’arrêter
Dernier cri, premier arrivé
Aurons nous de l’eau cet été
Tout le monde cherche à s’échapper
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Sans prendre le temps de s’arrêter
Si l’on nageait sans respirer
Aurons nous de l’air cet été
Tout le monde cherche a s’échapper
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Nous ne faisons que traverser
Des océans, des déserts
Nous ne faisons que passer
Dans l'ombre sous la lumière
Nous ne faisons que passer
Dans l'ombre et la lumière
Nous ne faisons que traverser
Des océans, des déserts
HELP MYSELF...HELP MYSELF
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Time to get away
Gotta help myself, soon
Help myself
Nous ne faisons que traverser
Des océans des déserts
HELP MYSELF

La toupie tourne, tourne, tourne. Silencieusement sans s’éloigner de ce point de gravité imprécis. Dans le noir, son éclat semble mort. Les reflets gris autrefois dansant se sont éteint dans ce que l’on appelle l’oubli. Ca ne prend jamais fin. Ca ne prend jamais fin. Ca ne prendra plus jamais fin. Sans prendre le temps de s’arrêter, il ne faut rien omettre, rien oublier, interdiction d’échouer. Ce n’est pas notre faute, mais il faut reconsidérer l’idée. Nemesis, rêves-tu ? Le voudrais-tu ? Tu abandonnes, tu laisses tout tomber. Parfait.
Le soleil est parti depuis longtemps. Mort, éteint, trop fatigué pour rester fièrement, ployant sous le poids imposant de la jalousie. On le veut, on le désire. On s’y brûle les ailes et on crève comme des chiens, tout simplement. Nemesis a arrêté de se comparer à un Dieu depuis quelques temps déjà, il se cache maintenant derrière de nombreux artifices inconnus aux regards de certains. Simplement, comme un clochard sans domicile, sans demander un reste. ( Tu iras à Hawaii. ) Mais cette nuit il n’a pas le temps de penser, car il n’y a aucune place de faite à l’hésitation. Il faut agir. Maintenant, car sinon c’est prendre le risque d’oublier et de sombrer. Encore. Elle est là, il la sent, et il sent qu’il l’a dans le sang. Face à elle. Face à Meian. Pourtant, il ne bouge pas, il n’en a plus la force, plus l’envie. Pourquoi ? Et pour quoi faire, après tout ? Il a peur de l’improvisation, peur de ses réactions. Imprévisible, impossible, vides. Mais qu’importe. Au fond, l’image de lui qu’il renvoyait aux autres ne l’importait que peu, voire même pas du tout. L’argenté se voulait inexistant, discret, invisible. Loin du regard de tout à chacun, ceux qui épient le moindre de vos gestes pour les rapporter au Prince qui s’empressait de le rappeler à l’ordre méchamment. Il s’en fout de lui, il voudrait parfois se défaire de son autorité trop dominante et autoritaire. Mais comment le Comte pourrait-il perdre sa trace alors qu’elle semble lui crever les yeux ? Impossible. C’était même naïf d’y songer. Sa vie resterait à jamais dans le creux de ses mains, parfait marionnettiste qu’était ce maître, brebis à la fois inutile et clé de l’intrigue. Fou et important. En attendant il fallait continuer de lever le menton fièrement, de porter attention à son physique, de faire croire au reste du monde que son espèce était supérieure. Pour continuer à vivre, pour continuer sur la même voie, pour en finir un jour peut-être. Le jeune homme portait attention à son existence vide seulement lorsque les jouets de ses manipulations croisaient son chemin. Mais pour être honnête, il s’en lassait. De toujours mentir, de constamment s’amuser au dépend des autres. Cependant, c’était si jouissif de mener une double vie, de posséder une facette de son âme parfaitement immaculée et vierge de tout crimes. Loin des meurtres, loin du déchirement sinistre des corps lors de ces combats sanglants entre Noahs et Exorcistes. Là-bas il ne broyait pas du noir, il n’avait pas besoin de se cacher. Après minuit. Là-bas il y avait cette flamme dans son cœur, qui le réchauffait et le réanimait. Certains diront le contraire, que le combat permet d’exacerber sa sensation de vivre. Mais les autres, on les emmerde, en fait.

Il ne bougeait pas. Ne le voulait pas. Ne le voulait plus. Il avait toujours eu besoin de temps à lui tout seul, qu’il pouvait chérir aussi bien qu’il pouvait le détester. Il pensait qu’il n’aurait jamais besoin de rien d’autres que sa propre raison, son propre cœur. Tu crois quoi ? Tu ne crois plus. C’est tout. Et ça te manque, d’un côté. Tant pis … Les yeux du Noah, habitués aux ténèbres, ont toujours réussi à exprimer ses sentiments malgré ses tentatives vaines de se vouloir stoïque, implacable comme un métal si puissant et grandiose. Ce monde ne laisse aucune place aux états d’âme, seule la réussite prime et elle noie le reste sous sa présence dominante. Mais pouvait-il l’emporter face à Meian ? Non, sûrement pas. Il ne pouvait peut-être que l’atteindre, mais pas la faire plier. Mais qu’importe ! Il pouvait au moins la faire souffrir. Au moins. Un peu ?

« Je n’ai pas peur de voir une morte-vivante, Meian. » Il sourit, faiblement, facilement. C’était autant un reproche que cela pouvait être un compliment. Il n’y avait rien à en tirer, rien à en conclure, rien à y comprendre. La faire souffrir serait si facile, aussi bien que la réciproque l’était. Elle pouvait le faire imploser sans regrets, il pouvait l’accabler en silence. A ses paroles, Nemesis ne répondit pas, trop concentré ou trop fermé pour oser articuler un seul mot. Les yeux mi-clos, ils ne lui servaient à rien mis à part faire de sa cécité une angoisse toujours plus grandissante. Elle évoluait, il stagnait sur place.

« Toi, me comprendre …Te voilà bien prétentieuse, morveuse. » Feula-t-il entre ses dents serrées. Qu’importe s’il ne pouvait que distinguer sa silhouette sombre se dessinant finement dans son champ de vision obscurci, qu’importe, qu’importe. La jeune femme s’éloigna ce qui le fit fulminer. Il voulait la faire descendre de ses grands chevaux, la trainer au sol, dans la boue, qu’elle prie à genoux pour obtenir son pardon. Il sourit, amèrement. Son ouïe habituée distingua dans les ténèbres la fuite de Meian. C’en était trop. Enfin venait l’opportunité d’extérioriser sa colère, de l’abattre sur quiconque se dressait sur son sanglant chemin.

« Mais je n’ai pas besoin de lumière pour te voir pleurer. » Il prit une profonde et longue inspiration, les yeux maintenant clos. Paumes orientées vers le ciel, il expira lentement, doucement, silencieusement. De son corps fin et musclé émergeait doucement le brouillard du Regret, celui dans lequel l’oubli prend vie, les morts reviennent de l’au-delà, les souvenirs regrettés peuvent enfin être rejoués. Le manège de l’Arche, la scène d’un théâtre éternel. D’un geste de la main, ses yeux mauves brillant d’excitation, Nemesis orienta son pouvoir vers l’entrebâillement de la porte qu’il peinait à distinguer dans ces ténèbres absurdes et opaques.

« Oui, Meian, les choses sont mal faites. Aussi bien pour toi que pour moi. Mais ce soir, je vais les réparer, ces erreurs, ces fautes. Essaie de te concentrer. » Sa voix était à la fois agressive et rassurante, dure à cerner, dure à imaginer.

Le brouillard du Regret crépitait, électriquement. Une masse s’agitait, une silhouette se dessinait doucement, ses courbes dansant dans l’air. Meian, Meian, Meian, quel monstre as-tu réveillé ? Et surtout, qui vas-tu laisser te hanter ?

When you’re gone, with pieces of my heart, what will I miss? I won’t forgive you, because you didn’t numb my pain. You didn’t let me forget. You made it worse. But never mind, it’s okay, I feel as usual. Empty.


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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:37

C'est pas comme je le voulais du tout mais bon... J'aime bien j'ai fais de Meian la femme-corbeau 8D

Le ciel est blanc comme l’intérieur d’un nuage, et les étoiles noires comme des trous d’encre. »

Les paroles de son bourreau sonnèrent dans son dos alors qu’elle filait dans l’autre pièce, gracieuse comme un félin qui esquive. Un sourire sarcastique illumina sa moue morose alors qu’il la gratifia du plus valeureux des adjectifs possibles. Elle n’en attendait pas moins. Elle ne s’était jamais entendue avec Nemesis. Toujours l’avait-elle évité, et toujours était-il mauvais lorsqu’elle ne l’évitait pas. Mais c’était sûrement sa faute. C’était-elle, qui rendait toujours le premier contact glacé. Et personne ne revenait s’y risquer. Les plus mécontents choisissait parfois de la faire payer. Pourtant son silence n’indiquait qu’une chose ; qu’on la laisse tranquille. Et sa voix rare, claquante comme un fouet, qui blessait parfois de par son insolence dévergondée, n’appuyait qu’un peu plus ce penchant solitaire. Meian n’aimait pas être seule pourtant. Elle n’était pas un de ces cœurs valeureux, forts, qui ne regrettent jamais, et qui subissent le mauvais temps sans s’en rendre compte. Ces cœurs forts qui pulsent ininterrompus, et qui font couler le sang dans chaque muscle détendu, et qui se plaisent à être seuls. Meian n’était pas comme cela. Elle était maladroite. Elle aimait la compagnie, mais ne savait pas comment si prendre. Et puis elle était difficile. Elle ne voulait qu’une seule personne. SA moitié de cœur. SA jumelle. Jumelle qui se trimballait encore chez l’ennemi. Arborant son innocence lumineuse comme un instrument de douleur qu’on aurait peint en doré. Mais c’était trompeur ; l’innocence était aussi coupable et audacieuse que les dieux joueurs. Elle contaminait, et se faisait obéir. Et elle se plaisait à séparer les cœurs les plus unis. Morte vivante ? Son rire fut doux, presque silencieux, et sans doute fut-il fantôme lorsqu’il atteignit les oreilles de son curieux interlocuteur. Elle ne se doutait pas encore que ce dernier déchaînerait sur elle les vents tempétueux de sa colère. Et il était encore moins facile de comprendre les raisons soigneusement dissimulées derrière des nappes de fausse simplicité. Elle s’était faufilée dans la pièce, et ses yeux accoutumés aux ténèbres distinguaient chaque angle de la grande et longue table où ils avaient tous leurs places. Meian imaginait sa chaise, froide à l’heure du repas. Froide à l’heure du souper. Sans doute était-elle une fille étincelle, sombre et mystérieuse, même pour sa famille d’êtres immortels. Sans doute se posait-on des questions sur ses absences. Mais le Comte savait tout. Et le Comte ne disait rien. Il la laissait gambader, car il savait que le silence était plus complet lorsqu’il était seul.

Il n’avait pas besoin de lumière pour la voir pleurer ?
Elle se figea à ses mots. Qu’elle stupide plaisanterie articulait-il à présent ? Elle imaginait formidablement bien dans sa tête le visage blafard de son interlocuteur éloigné. Ses yeux gris assez froids pour étinceler comme des pièces de métal, et ses lèvres se mouvant comme si chaque mot était une nouvelle grimace. Si elle se différait par son mystère gracieux, lui se fondait de par sa froideur cruelle. Et de ses mauvaises intentions.

Ces mots la figèrent non pour les larmes, mais pour la lumière. Elle était mieux sans lumière ; cette dernière la blessait de bien des façons. Et pourtant sa vie était une chasse au trésor, et au bout du chemin, dans le coffre, pulsait un cœur brillant de mille feux. Ironie. Elle voulait bien accepter la lumière, si elle pouvait fermer les yeux, confiante en se plongeant dans les bras de cette dernière. Mais ses rencontres avec Hikari avaient été … douloureuses. Comme si leurs moitiés de cœur n’avaient pas eu besoin de se toucher pour ressentir la froideur et la haine qu’ils ressentaient à présent. Deux cœurs qui avaient souffert d’être séparés, n’avaient sut comment se réceptionner après des années de solitude et de changement. Et Meian avait encore fait le cauchemar de voir sa jumelle vieillir. Et de ne plus lui ressembler aussi parfaitement. Et la nuit elle enlaçait ses jambes dans son lit, et ses ongles griffaient sa peau alors que des sanglots silencieux faisaient frissonner son corps. Et les larmes étaient toujours invisibles. Ses yeux étaient simplement creux, et leurs océans de bleus étaient devenus ternes. Très ternes. Et toujours silencieusement veillait-elle, la femme corbeau, élégante sur ses pattes de volatil, ses bras dansant vers le ciel tels des ailes déplumées. Et ses yeux de corbeaux reflétaient les nuages dans leurs immensités.

« N’est-ce pas toi, le fantôme rancunier ? »

Froid.
C’était la sensation qui précéda le brouillard. Elle eut froid. Et puis la nappe brumeuse se souleva, s’infiltrant par l’entrebâillement de la porte, d’une façon à indiquer clairement d’où elle venait. Ainsi Nemesis profitait qu’elle soit présente pour la blesser à sa façon. Elle se sentit sotte d’être si désintéressée des pouvoirs de ses frères et sœurs. Si elle avait pris la peine de se renseigner, elle aurait sut à quoi s’attendre. Mais elle ne le savait pas. Et sans doute eut-elle envie de le découvrir au lieu de s’éclipser dans ses nimbes ténébreuses, comme elle l’avait fait autrefois. Si elle avait crut résister à toutes les horreurs de la vie, elle s’était énormément trompée. Si elle avait crut rire face à cette brume, s’attendant à ressentir des douleurs ou à voir des spectres aux allures étranges, elle ne s’attendait pas à ce que son cœur se soulève ainsi, et se torde si douloureusement. Il semblait être un oiseau dont on venait d’amputer ses ailes fragiles, comme arrachées par un vent trop fort. Et maintenant il se tordait sur le sombre sol, où il ne vivrait pas longtemps. Si la brume fut progressive, la claque fut brusque. Elle sentit l’attaque avant même qu’elle ne fuse. Et ses yeux turquoise s’écarquillèrent. Sa bouche s’entrouvrit d’ébahissement. Elle qui gardait toujours un visage si calme… Il était là. Beau. Resplendissant. Et il fit un pas vers elle. Son regard dédaigneux n’empêchait pas qu’il soit très beau. Puis il fit un pas de côté, et de derrière son torse musclé, s’approcha sa jumelle. Elle était floue dans ce brouillard, que même les yeux aiguisés de la Noah de pouvait percer. L’homme pris délicatement la main de sa soeur, et il la fit tourbillonner. Elle était belle, sa peau semblait scintiller. Elle ressemblait à Meian. Elle avait le visage qu’elle arborait il y a deux ans. Encore jeune, dénudé des crispations qu’il avait semblé avoir subit depuis. Jamais ne posa-t-elle les yeux sur sa jumelle Noah. Elle partait, elle partait sans elle, et elle dansait avec ce monstre renversant. Tournant autour de la jeune adolescente.

Je t’aime, murmura t-elle.
Je t’aime si fort. Ecoute mon cœur, sent comme il bat pour toi.

L’homme se déforma pour afficher des traits grotesques. Révélant sa nature de démon. Ses mains, devenues des serres sanglantes, firent leurs emprises sur la taille fine de sa sœur. Et pour la première fois, en renversant la tête en arrière, cette dernière daigna observer Meian. La bouche déformée en une grimace douloureuse. Une main frivole se posa sur son cœur. Tu m’as brisée en deux. Regarde comme il souffre, dans ma poitrine. C’est de ta faute. Le monstre acheva de lui briser les os, et la jeta au sol. Mais elle se releva, marchant de travers, observant de travers, observant de travers, mais toujours aussi belle. Toujours aussi lumineuse. Elle s’approcha de Meian. Tendant ses mains vers elle. Tu m’as trahis, avec l’aise d’un rapace qui cueille les œufs d’un nid. Tu as tout détruit. Regarde-toi.
Meian le fit. Sa peau devenait sombre. Les croix se dessinaient sur son front, et son corps entier se crispait, se souvenant trop bien encore de sa douloureuse transformation qui était évoqué. Elle se sentait nue, dévoilée. Dénudée de ses secrets. On lui prenait tout. Et soudainement la main de sa jumelle se posa sur sa propre poitrine. Donne-moi le tien ! Il devrait être à moi ! Meian fit quelque pas en arrière, et heurta la table. Sa sœur baissa la main et la fixa, ses yeux se firent sombres et des ombres semblèrent voiler son visage plein de haine. Meian tendit alors le bras, mais le monstre sembla lui rentrer dedans avant de se volatiliser en brume, et Meian se protégea le visage, et soudainement il n’y eut plus de brouillard. Des ombres. Qui naissaient autour d’elle, qui pliaient leurs ailes duveteuses sur elle. Mais rien n’y fit. Elle se libéra de son propre cocoon noir et fit face à sa sœur. Cette dernière lui sourit. Un sourire effroyable. Le monstre avait disparu, et lorsque Meian toucha la joue d’Hikari, cette dernière sembla se dissoudre. Alors se fut les fantômes qui, logés dans son esprits, se firent omniprésents autour d’elle. Ils tourbillonnèrent à leur tour, continuant la valse. Mais Meian passa à travers. Des petits corbeaux d’ombre la guidait. Et elle sentit la présence de sa jumelle derrière elle. Et elle sentit le râle du monstre, rauque, mauvais. Elle fit des efforts pour ne pas se retourner. Elle ferma les yeux, et sentit le chemin que ses ombres traçaient. Et en quelque pas elle rejoignit son bourreau, agrippant de ses doigts le tissu de son haut pour qu’il ne parte pas. Elle-même ne portait qu’une chemise de nuit, mais ses cheveux couvraient efficacement son dos. Elle se mit sur la pointe des pieds, et incapable de dire quoi que se soit, posa ses lèvres sur celles du Noah.

« Arrête, Nemesis. »

Arrête. Arrête. Tais-toi. Endors ces spectres, libère ces souvenirs.
Son propre cri résonnait derrière elle, de sa voix triste de gamine.
Je vous hais. Je vous hais tous. Je hais l’innocence.
Ses doigts fins s’agrippèrent un peu plus fort.

J'ai dans la voix, certains soirs,
Quelque chose qui crie,
Mélange d'un chant barbare
Des colères monumentales
Que les vents m'ont soufflées,
Des discours interminables

J'ai quelque part dans le cœur
De la mélancolie,
L'envie de remettre à l'heure
Les horloges de ma vie,
Un sentier dans la montagne
Quand j'aurai besoin d'eau,
Un jardin dans la campagne
Pour mes jours de repos,
Une maison toute en pierres
Que la mer a rongée

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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:37

Je ne suis pas du tout satisfaite xD Mais bon. J’en met du temps à répondre … Excuse-moi, vraiment.

Blame it on the girls who know what to do.
Blame it on the boys who keep hitting on you.
Blame it on your mother for the things she said.
Blame it on your father but you know he’s dead.

I’m not afraid, to take a step. Everybody, come take my hand. Come take my hand.

https://www.youtube.com/watch?v=PGm5CxWOXzI&feature=feedlik Il n’y a pas de piano, pas de violons, pour guider les cœurs, guider les esprits vers ce qu’on appelle le paradis. Il n’y a pas de voix, mélange d’aigu dangereux et de graves rassurants. Rien de tout ça, rien, pour nous amener au meilleur, à la quintessence d’un être. N’est-ce-pas une notion plutôt vague, celle de cet endroit tant rêvé où nos âmes trouveraient le repos éternel tant espéré, dont l’espoir est nourri au plus profond de nos cœurs dès la naissance ? Elle détourne les esprits les plus croyants, les éloigne de la vraie voie, la bonne tout du moins. Celle tracée dans le fin sable blanc du bout d’un bâton, ces courbes longilignes que l’on distingue à peine, comme des serpents séchés que l’ont piétinerait sans peine, sans scrupules. Et Nemesis, il rêve d’accélérer le temps pour oublier le reste sans constamment regarder derrière lui, le regard rempli de regrets fulminants, lui il rêve, tout simplement. Impossible satisfaction. Cruauté sans bornes. Car il sait. Il sait, voilà tout. Et c’est la plus belle des victoires. Le vent est cruel, bousculant sur sa route les espoirs bafoués des uns, l’amour brisé des autres. Mais qu’importe ! N’est-ce-pas cela la vie ? Rêver du bon vieux temps, ne remarquer que les failles dans ce qui approche, rampe, crie, gémit. Les minutes coulent dans un flot abrupt et sans fin, on ne les arrête pas, dans un mouvement brusque et presque paniqué, une flamme dans les yeux. Non. On n’ose pas, de peur de se faire emporter par ce même courant que nous craignons, de perdre pieds alors que c’est cette même stabilité que nous recherchons, de libérer une force considérable qui broierait tout sur son chemin, sinistre. Ils ne nous auront pas vivants, on ne leur laissera pas le temps ni l’occasion. Donnez nous le pire, nous en ferons le meilleur. C’est inscrit dans nos gènes. Humains. Noahs. Ne poursuivons-nous pas la même philosophie ? L’utopie est notre seul but, notre seul objectif.

« Utopie » Dans le langage courant actuel, "utopique" veut dire impossible ; une utopie est une chimère, une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée.

Démon. Monstre. Infâme. Appelez ça comme vous le voulez, ça n’en restait pas moins puissant, divin. Nemesis n’était pas le seul à pouvoir blesser et être blessé, l’idée résonnait, tanguait, soufflait parfois. Elle. Elle était là aussi, et sans pouvoir mettre de mots sur leur relation, il restait irrémédiablement avec sa sœur Noah. Ce n’était pourtant pas amical, ces sourires agressifs et ces crocs claquants l’air. Mais qu’importe, il y avait cette présence qui le rendait vivant, cette dernière tâche avec le néant, ce dernier objectif à atteindre. Que cherchait-il ? Il l’ignorait. Une ennemie ou un amour ? Le Noah refusait de choisir, et même d’y songer. La question semblait se morfondre sans trouver d’échos, ni de réponse, l’oubliée d’une longue lignée, la descendante de nombreux interrogations. Mais qu’ils aillent au diable ces dilemmes, pas besoin de raisons pour survivre. Pas besoin de cœur ni de sentiment, pour respirer. Et c’était ce qui faisait la perfection de l’homme, vivre avec tout ou vivre avec rien, dans le fond, il n’y avait pas de grande différence. Il l’observait sans vraiment mettre de sens sur ses propres actions, les paumes tournées vers le ciel dans une ultime prière, les mains tremblantes de délire. Cette femme en qui il plaçait tout ses espoirs sans y réfléchir au préalable. Pourquoi faisait-il cela, y avait-il une raison plausible, ou crédible ? Il ignorait, et s’en foutait éperdument. Sûrement parce qu’il était simplement mauvais, si bien qu’il était incapable de toute autre action. Oui, c’était sûrement ça. Il n’y avait que cette solution, après tout, sinon quoi. Irrémédiablement incapable de s’accorder le bonheur, il le refusait donc aux autres et souhaitait les faire plonger dans la même déchéance que lui. Plonger jusqu’aux ténèbres, creuser sa propre tombe, c’était ça l’humiliation, non ? C’était ce qu’ils voulaient tous. Peut-être. C’était égoïste, sûrement, ou peut-être juste désespéré. Pourquoi libérait-il sa fureur ? Et l’était-ce vraiment ? Nemesis arrivait à tel point qu’il ne pouvait même plus discerner ses sentiments, établir la simple différence qui existe entre l’indifférence et la colère. Mais c’était tellement amusant de la voir se débattre, hantée par ses fantômes. Il ignorait tout d’elle, mais avec le brouillard du Regret il avait l’impression de violer sans intimité, ce qui le laissait plus qu’indifférent. Du moins, c’est ce que le jeune homme pensait. Ses prunelles mauves semblaient concentrées, sérieuses, observant en silence cette scène grotesque. Le manque de contrôle, la liberté accordée à ces marionnettes imaginaires. Tout sortait de l’esprit de Meian, et la torture en était d’autant plus grande, immense, grandiose. Elle souffrait, et pour la première fois, Nemesis ne ressentait pas cette espèce de satisfaction personnelle, cette espèce de joie, de soulagement. Etrange non, il secoua la tête. En vain.

Evènement aléatoire, lignes tracées dans leurs sangs. Le jeune Noah ne vit rien venir, vraiment. Ses yeux mauves s’écarquillèrent brusquement tandis que lui échappait un faible gémissement. Ses lèvres fines desquelles elle dérobait un baiser. Lui arrachait une pièce de son cœur, pour la piétiner ensuite. Il y avait ce paradoxe chez Nemesis, cette hypersensibilité dissimulée derrière son naturel froid. Elle avait franchi la ligne interdite, fait un pas là où elle n’aurait jamais dû. Et bien avant qu’elle ne puisse se raccrocher, elle avait déjà quitté le bord. La surprise, si grande et si prospère, que le brouillard gris éclata en morceaux dans un crépitement électrique. Plus rien, plus une ombre, plus un fantôme. C’en était fini. De tout, de rien.

« Séduire l’ennemi, tu es douée. » Il l’écarta presque à contrecœur, et en fut le premier à être surpris. Ses mains tremblaient, mais plus pour la même raison que tout à l’heure. Ses mains tremblaient, posées sur les épaules de sa sœur Noah, sans qu’il ne puisse les retenir, les dissimuler, garder un semblant de dignité. Il crachait bien sur sa raison, les prunelles presque miroitantes. « Je t’ignorais aussi désespérée, Meian. » Sa voix ne sonnait pas tranchante, non loin de là, plutôt chantante, comme une longue plainte si partagée, si vraie. Enfin. Vraiment … Au moins il était deux, dans ce monde pourri, dans cet endroit étouffant dont il ne pourrait réchapper. « Vois le bon côté des choses. Nous ne sommes plus seuls. » Une longue inspiration, et ses lèvres rosées s’approchèrent dangereusement de celles de Meian, les effleurant presque, son souffle chaud les caressant. « Oui. Vois le bon côté des choses. »

Puis, il la poussa violemment loin de lui. Les lèvres pincées, le visage sérieux. « C’est bon. On arrête. »


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MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:38


« Je suis une nuit noire, une bordure de falaise, une vie noyée, avec vue sur le vide et sans vertige. »
[ Falaises ]



Dirty hands on skinny arms
Just hanging down her shoulders
Like a deadly young old tree
And a bit of blood rollin', gently down her nose
On the floor the princess, strikes the pose
Say goodbye to angel dust
The only angel that you trust


La nuit était profonde et noire comme le monde. Ou peut-être était-elle noire de monde ? Ils étaient encore là, tous, derrière ses paupières closes, dans le dos de celui qu’elle embrassait. Ils étaient tous là. Mais surtout elle, comme une fée somnambule, une ombre que Meian ne pouvait saisir. Ou plutôt un spectre, un fantôme extrêmement pâle, une apparition fugace qu’elle ressentait dans son dos. Une main brumeuse sur sa peau toute aussi frêle. Alors Meian ouvrait les yeux, et elle voyait son visage qui lui souriait dangereusement, derrière celui que ses lèvres touchaient. Plus vivant et léger que dans ses intuitions fragiles. Là, indépendant de tout pouvoir qui corrompt. Là de par sa propre volonté, avant de disparaître comme si elle sentait qu’on l’avait découverte. Elle partait et elle la laissait seule dans l’incertitude la plus complète, dans les bras de son bourreau, de celui qui n’avait pas hésité avant de lui faire tanguer l’esprit.

Et elle sentit qu’on la repoussait. Et pourtant il posait encore ses mains sur elle, lourdes comme faites de fer, serrées comme les griffes d’un rapace, pesant sur ses épaules. Et elle ne savait si c’était elle qui tremblait, ou ces mains qui la retenaient. Les mèches sombres de ses cheveux avaient dégringolé sur son visage. Et elle était ankylosée, prise au piège, et pourtant peureuse de s’en voir libérer. Et les mots tombaient sur elle avec tant d’insistance, qu’elle se noyait dans leur encre mâchée. Désespérée ? Ce mot décrivait-il ce qu’était devenue son existence ? En un flash, sa mémoire lui renvoya les images troublantes des griffes monstrueuses enlaçant le corps de sa sœur, qui semblait prêt à se briser comme toute chose humaine et mortelle. Oui, peut-être désespérait-elle de voir mourir ses espoirs. D’avoir perdu jour après jour toute humanité, toute chaire rougie et humide. Toute similarité avec sa sœur jumelle. Et tout espoir de se laisser aller dans ses bras, comme autrefois. De pleurer pour un rien. D’aimer, de passer d’amour en amour futile et d’en parler toujours à sa sœur. De lui offrir un amour inconditionnel. De lui chuchoter au creux de l’oreille des secrets, des plans foireux, des points faibles partagés en toute sécurité. De lui prendre la main la nuit, lorsque les ombres se font menaçantes. Le jour, de peur d’être séparées. En été comme en hiver, pour ne pas être gelées. Lui en vouloir et lui pardonner. Être assez proche pour survivre à toutes failles. Pour toutes fissures, avoir assez de ciment. Se fâcher et en rire après. Savoir quels mots sont importants, et quels mots sont à oublier. Se connaître et échanger de rôle en changeant de robe. Vivre pour l’autre, subir pour l’autre. Pleurer et aimer pour l’autre. Toujours rassurer, et ne pas laisser tomber dans le froid d’un futur incontrôlable. Ne pas laisser tomber dans le camp adverse d’une guerre insatiable. Ne pas laisser le sang commun couler sur leurs mains. Non. Ne pas abandonner. Elle resta muette. Terriblement muette. Comme un corbeau aux ailes froissés qui ne piaillait pas.

« Vois le bon côté des choses. Nous ne sommes plus seuls. »

Cela sonnait comme une prière. Avait l’effet d’un phare qui s’illumine sur la mer engloutie. La fraîcheur d’une fenêtre qui s’ouvre sur une pièce renfermée. La froideur d’un plongeon dans l’eau trop salée. Et l’interdit l’aveuglait. La méfiance la noyait dans cette mer obscure. Sa respiration se fit presque bruyante ne serait-ce qu’un instant.

Jusqu’à ce que tout s’arrête. Stop.

Repoussée à nouveau. Et elle sembla valser un instant, comme si ses propres pieds glissaient de la corde en suspens. Elle sembla chavirer parmi les esprits silencieux qui malgré l’armistice, n’avaient pas quitté les lieux. Visibles seulement pour elle. Pour ses tourments. Et c’est sans doute pour ça qu’elle leva une main fine, comme dans l’espoir de se saisir à nouveau de ce tissu qu’elle avait agrippé, comme si cela pouvait la retenir. Mais ses doigts ne touchaient que l’air glacé, les restes de brume qui flottaient dans l’air, et qui lui rappelaient les matins givrés d’hiver, l’herbe blanchie et les arbres nus sur le gris du ciel. Et jusqu’où était-elle tombée ? Nul ne le saurait. Mais elle était encore là, petite sur les dalles du sol, ses grands yeux fixés sur le visage de Nemesis.

Il appelait cela du désespoir, son affront, leurs lèvres collées dans une agitation commune, le tracé d’une langue déjà curieuse, une proximité nouvelle. Et elle aurait voulut qu’il appelle cela différemment. Elle s’enlaça, ses mains sèches sur ses bras croisés, lacérés de ses mèches noires et folles. Et déjà regardait-elle ailleurs. La salle était grande, vide. Elle recula jusqu’à sentir le rebord de la table dans son dos.

« Je ne t’en crois pas capable, Nemesis. »

Doucement, elle déplia ses bras, et posant ses paumes sur la table, elle se hissa dessus, s’asseyant sur la surface lisse, brune, moite, dénudée de rayures. Elle s’interdit de bouger. De quitter ce radeau pour tenter une fois encore d’effleurer Nemesis du bout de ses doigts. De faire un pas de trop, un pas qui lui ferait perdre toute vraisemblance. Elle avait été si indépendante, bien qu’elle s’en était ostensiblement mal sortit, alors pourquoi semblait-elle couler lorsqu’elle le lâchait ? Qu’est-ce que la première poigne lui avait apporté ? C’était en se raccrochant à lui que la brume s’était dissipé. Mais n’était-ce pas lui qui l’avait créée ? Elle frissonna dans sa frêle chemise. Loin de son souffle chaud, de son haleine sur sa peau. Du frisson sur ses lèvres. Non, Nemesis ne pouvait pas arrêter. De tourmenter, d’être tourmenté, de faire courir ces fantômes dans la brume de ses pensées. De la haïr, de tout repousser.

« Tu ne saurais pas plus arrêter que de m’approcher une fois de plus. »

Sans pudeur, elle laissa son regard tomber sur lui à nouveau. Clair. Obscur. Le Clair-Obscur. Des ombres frémirent derrière elle, semblant s’emparer de toute lumière céleste qui se filtrait par les fenêtres. Elles se faufilaient, plus subtiles encore que les spectres, plus sombre que leurs visages et bien plus silencieuses que leurs chuchotements inaudibles. Le mur qu’elles formaient entre Meian et le reste du monde s’était ébréché ce soir là. Celui qui, plus discret, comme du coton translucide, une vitre épaisse et propre, se dressait entre son monde et la réalité s’était lui aussi élargit. La brume s’était introduite outre toutes ses défenses, et jamais une offense n’avait pu être si utile. Plus intime encore que la lumière éblouissante de sa sœur qui perçait sa pénombre. Plus intime encore, car cela passait à travers les ténèbres, se frayait un chemin jusqu’à la boîte enfuie de ses souvenirs qu’elle avait consciencieusement refoulés pendant si longtemps. Et il l’avait ouverte. Chamboulée. Noyée dans les tourments de sa folie. Et elle avait envie de se venger. De l’atteindre là où il semblait le plus insaisissable, de faire rougir le fer de ses pupilles dangereuses, et de fondre la glace de son corps. Des ombres naquirent des petits corbeaux, minuscules, fantomatiques, des résidus d’ombres plus consistantes encore. Ils voletèrent dans le noir, effleurant ses bras sans jamais vraiment la toucher. Ils tournoyaient au-dessus de Nemesis, imperceptibles, rapaces, avides. Prêt à lui arracher toute émotion trop insouciante, trop grosse et trop intenable. Prêt à lui retirer d’une manière ou d’une autre un de ses secrets. Un sentiment derrière ce masque indifférent. Quelque chose de caché derrière son torrent de haine. Les pleurs d’un garçon. La lutte d’une âme se frayant un chemin vers sa liberté. Vers ce qu’elle cherchait. Ou alors, si ce corps était vraiment vide, la sensation de vouloir le remplir. Ne pas n’être qu’une tombe aux glyphes provocateurs, vide, peu concret. Froid. Dans l’attente du jugement dernier.



Dirty fingers on her hands
Doin’ stuff that she can't stand
Opening doors, don't want to see
And closing one she wanna be
Broken wings by the real world
Princess diving on her own,

The floor is cold
Her blood too hot
The pain could go
Just with one shot
Sleep little princess
One last caress
One last pearl of blood
Rolling on your world
So slow
She almost touches
The rainbow
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After midnight, hide yourself.  Empty
MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:38

« Et toi tu dors, conquistador
Dans ton Amérique, on s'endort si vite
J'aim'rais t'greffer les bras d'Morphée
Pour m'y blottir et enfin dormir

Je passe encore une nuit blanche
Et toi dans ta bulle tu scies des branches
C'n'est plus une bande dessinée
Mais c'est une forêt qu't'as décimée

J'ai tout fait pour percer ta bulle
Une quinte de toux que je simule
Mais pour t'empêcher de me fausser
Compagnie je peux me brosser

Et demain tu me feras l'affront
La marque d'oreiller sur le front
Tu diras, culot inouï
"J'n'ai pas fermé l'oeil de la nuit !"

A l'heure de mettre pied à terre
J'aurai sous les yeux deux cratères
Il faut croire que mon sommeil
Est en ch'ville avec le soleil.»

Ses mains tremblaient mais il n’était même pas capable d’en expliquer la cause, impossible. Les vibrations remontaient le long de ses bras tels des serpents invisibles et silencieux rampant doucement sur sa peau pâle, frissonnante. Les écailles des reptiles translucides caressaient l’épiderme blanc, doucement, et leurs ondulations répétées dégoutaient Nemesis. Des hauts de cœur dissimulés qui ne trouvaient pas prise sur l’anatomie du Noah, intouchable, inatteignable. Il sentait le contact de ces animaux au sang froid qui, malgré qu’ils soient inexistants, venaient effleurer son corps jusqu’à sa nuque, s’enroulant autour de son cou avant de l’enserrer dans un étau étrange. Oui, d’une certaine façon, le Noah se sentait s’étouffer, lui-même. Prisonnier de ses sentiments, de ses sensations exacerbées par la présence de Meian. Ses mains continuaient à trembler, et il ne savait même pas s’il voulait enlacer le corps de la jeune femme ou s’il était simplement incapable de la fuir. Il y avait comme une barrière dans son dos, un mur d’enceinte haut et puissant, qui l’empêchait de faire le moindre pas en arrière. Il était une bête traquée, une proie acculée jusqu’à ses derniers retranchements. Conscient que les serpents sifflant à ses oreilles n’étaient qu’une mascarade créée par son propre cerveau, le Regret tentait tant bien que mal de se calmer. Son imagination était, selon ses dires, parfaitement modelable. Comme de l’argile bouillonnant que l’on arracherait de la terre frissonnante, pour façonner un objet difforme, puis un être monstrueux. Mais c’était comme demander à un drogué d’arrêter de se piquer, de s’injecter une dose de bonheur artificiel. Il y avait un certain plaisir à perdre le contrôle, se sentir presque possédé par quelqu’un d’autres. C’était comme si le maître arrivait à toucher sa victime au plus profond de son être, des mains farfouillant dans des entrailles humides et sanguinolentes, dans un attouchement insolent et délicieusement insupportable. Nemesis aurait voulu tendre la main et modeler à nouveau ses pensées de façon à oublier, mais la voix de Meian chassa soudainement cette idée tandis que sa voix résonnait, soufflant aux oreilles du Regret comme la plus envoutante des symphonies.

Son cœur s’arrêta pour repartir, battant d’autant plus vite et avec acharnement. L’organe semblait vouloir mettre en pièce sa poitrine, si bien que le Noah se surprit à vouloir enlacer son propre torse pour le retenir. Il savait bien que ce geste paraîtrait futile et déplacé, et la seule raison qui l’empêchait de le faire c’était ce regard suppliant qui allait s’emparer de ses prunelles mauves s’il s’adonnait à la tâche. Il avait déjà l’air assez pathétique pour s’enfoncer d’autant plus, lui qui avait été incapable d’éviter le baiser de sa sœur Noah, lui qui tremblait comme un gamin effrayé. Un poison visqueux semblait courir dans ses veines, douloureusement, piquant sa peau comme milles aiguilles. Il refusait qu’on lui dise qu’il était incapable de faire quelques choses. Il voulait être le genre d’homme parfaitement respectable, qui imposerait sa présence et ferait frissonner l’échine de ses interlocuteurs. Sujet aux courbettes, aux politesses hypocrites, à l’admiration aussi. Oui, il voulait être quelqu’un de spécial, ce genre de personne qui se détache du lot et domine le reste. Il haussa les épaules, son visage peint d’une expression mélangeant supériorité et innocence.

« Tu sembles adorer douter de mes capacités. Mais devrais-je te rappeler ce qui vient à peine de perdre fin. » Ces paroles sonnaient comme une attaque factice, un jeu qu’il fallait jouer quand bien même il ne présentait aucun intérêt. Nemesis s’était embarqué d’un un tourbillon infernal duquel il ne pouvait plus échapper, happé dans les méandres d’un choix qu’il avait lui-même pris pour se protéger. Mais avouer qu’il s’était trompé, c’était faire demi-tour. Ce parfait demi-tour qui symbolisait la prestance d’un aveu de faiblesse. Et il ne pouvait tout de même pas se montrer aussi fragile.

De son geste presque puéril de libérer son pouvoir, il n’en ressortait qu’un regret étrange. Il avait agi sans réfléchir, à elle, et à ses propres sentiments. Maintenant, le moindre de ses gestes semblaient teinté d’hésitation inavouable, même sa voix pourtant grave paraissait frissonnante alors qu’il aurait tant voulu la rendre terriblement claquante, insaisissable. L’image de son père, cruel et inhumain, s’imposa à lui, s’exposant douloureusement face à lui, jusqu’à occulter les ténèbres de ses paupières. Cet homme qu’il détestait tant, qui l’avait abandonné, qui l’avait transformé en un être dénué de toute sympathie et d’amour. Aaron. Ce nom qu’il n’osait même pas prononcer à voix haute, de peur de brûler sa gorge d’un venin acide et corrosif. L’argenté avait pourtant l’impression de lui ressembler ce soir et ce constat faisait tanguer sa conscience, la transformant en une naufragée en sursis. Il avait blessé celle que son cœur désirait étrangement protéger, il avait voulu la rendre aussi folle que lui, et partager une once de désespoir. Se libérer d’un poids que ses frêles épaules ne pouvaient plus supporter, se courbant sans arrêt, jusqu’à le faire chuter. Au lieu de ça, c’était son propre cas qu’il venait d’aggraver, comme un homme se poignarde lui-même par pure erreur de discernement. Il ne restait à lui plus que les soupirs s’échappant de sa gorge, effleurant son palais en une caresse duveteuse, et sa voix brisant les barrières de ses lèvres pour venir casser un silence interminable.

« Qu’importe ce que tu me feras, je renaîtrai de mes cendres pour te rejoindre. »

Il ignorait les ombres volant au dessus de sa tête, il s’en foutait éperdument. Ces corbeaux, et cette sensation d’être épié de tout côté. Sa coquille resterait étanche face à cette perception surjouée. Ses pas le rapprochèrent de Meian sans que l’argenté ne s’y oppose, comme porté par un désir dissimulé dans le creux de sa poitrine. Ses prunelles mauves effleuraient les courbes de la Noah avec une certaine timidité inavouable tandis que les commissures de sa bouche s’étiraient en un sourire presque irréel. Rejoindre la jeune femme fut rapide, comme si l’homme avait pressé le pas inconsciemment, accélérant l’allure pour rejoindre un destin qu’il ne pouvait lui laisser s’échapper. Nemesis refusait de voir lui glisser entre les doigts une once d’espoir, un filet de lumière obscure venu illuminer le noir de son existence.

« Et si c’était plutôt toi, qui ne pouvais plus fuir. »

Ses mains fines agrippaient déjà les jambes délicates du Silence pour les forcer à s’enrouler autour de sa propre taille. Puis, elles vinrent se plaquer contre les omoplates de Meian, dans un étau puissant et irréprochable. L’Argenté arracha la jeune femme de son radeau de fortune, de cette table de bois se fondant dans la nuit. Sa peau contre la sienne, ce contact si proche et à la fois si artificiel, et le froid de son corps était parcouru d’une vague presque brûlante. Pourtant, il ne voulait pas y songer, il ne voulait même pas effleurer l’idée. Continuer à renier l’évidence, à fermer les yeux face à ce qu’il ne pouvait s’avouer à lui-même. Enfin, il fit quelques pas, énormes, lents, délicats, s’approchant du mur jusqu’à ce que le dos de Meian vienne s’y cogner dans une douceur violente. Ses propres bras semblaient enlacer la jeune femme, et son souffle venait s’échouer sur la nuque du silence.

« Si tu me fais souffrir ce soir, tu te noieras dans la douleur aussi. Es-tu préparée à faire cette expérience ? Tu n’es pas prête. Tu ne l’as jamais été. Tu n’es qu’une gamine qui appelle à l’aide. Et ce soir, je suis là. »

Sa voix, un murmure, et la promesse cachée d’un amour éternel.
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After midnight, hide yourself.  Empty
MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:38


I climb, I slip, I fall
Reaching for your hands
But I lay here all alone
Sweating all your blood

If I could find out how
To make you listen now
Because I'm starving for you here
With my undying love
And I, I will

Breathe for love tomorrow
Cause there's no hope for today
Breathe for love tomorrow
Cause maybe there's another way

I climb, I slip, I fall
Reaching for your hands
But I lay here all alone
Sweating all your blood

If I could find out how
To make you listen now
Because I'm starving for you here
With my undying love
And I, I will

Il s’approchait d’elle. Il s’approchait d’elle comme un félin, la grâce de ses gestes adoucissant ses pas alors qu’il cheminait à travers l’espace-temps, se mesurant aux secondes qu’il dépassait les unes après les autres dans leur folle course. Il s’approchait comme un rayon de lune, glissant sur la froideur du sol dalle après dalle, guidé par la lune qui tourbillonnait pour lui. Il approchait et ses pas étaient plus rapides que son souffle, mais de plus en plus lents face aux battements de son cœur qui, loin d’avoir peur ou d’être gracié du bonheur, s’exaltait devant cette scène farouche et dangereuse. Il s’approchait et elle voyait déjà sa main se poser sur elle avec brutalité, éveillant des nuages de fantômes et de spectres bruyants, et d’un revers de sa main les faire danser autour d’elle. Les paroles du Regret se confondaient dans sa tête. Elle ne savait comment les cueillir, les saisir, les contenir et les dompter. Elle ne savait comment les classer. Il éveillait le passé douloureux et assurait sa présence. Était-ce une prière ? Était-ce une menace ? Se jouait-il d’elle ? Si cela était le cas, elle semblait avoir perdu d’avance. Car elle n’avait même pas encore saisit ces paroles et ses propres pensées que les mains du Regret se posaient sur ses jambes, glissant sur ses hanches, la brûlant en y laissant leurs marques invisibles. Et de cette façon il se rapprocha de manière dangereuse, se collant contre son corps frêle, se saisissant de l’ombre instable qu’elle était, l’empêchant de se fondre dans le reste des ténèbres.

Ses bras restaient collés contre elle, inutiles, incertains, peureux peut-être. Sans doute n’avaient-ils eut aucun ordre. Et pourtant lorsqu’elle se sentit quitter la table, ce semblant de radeau stable, ses mains eurent l’automatisme de se saisir une fois encore du tissu qui recouvrait la peau pâle de Nemesis. Ses yeux s’écarquillèrent vaguement, laissant entrevoir le bleu autour des pupilles qui, dans la nuit, se faisaient épaisses. Ses lèvres frémirent en silence. Elle resserra ses jambes autour de lui, comme de peur de tomber, comme de peur que ces mains dans son dos ne suffisent pas à la retenir. Elle ne voulait pas tomber. Tout comme elle ne voulait pas mourir. Non, elle ne voulait pas mourir, mais l’option « vivre » ne l’enchantait pas non plus. C’était une option de souffrance. De souffrance pour elle mais pour les autres aussi, les quelques rares personnes qui s’étaient accrochés à elle et qu’elle quitterait à jamais pour rejoindre sa moitié de cœur dans le lieu qui suivrait celui ci. Si seulement elle n’était jamais venue au monde… alors tout serait plus simple. Tout serait tellement plus simple… Son dos heurta le mur dans une douceur presque violente. Elle était prise au piège. Le souffle du Regret chatouillait son cou, explosant tout thermostat. Froid, chaud, elle ne savait pas. Il était proche, c’était tout ce qu’elle voyait. Tellement proche qu’ils se collaient, que leurs parfums se mêlaient. Qu’elle se sentait écrasée contre ce mur. Posant une paume sur l’épaule du Noah, elle tenta de le pousser, de faire preuve de résistance, de remplir son rôle d’ombre fugitive, de corbeau insaisissable. Que lui arriverait-il si quelqu’un l’attrapait ? Pourrait-il continuer de voler ? Et comment rejoindrait-il la lumière divine, si haute dans le ciel, si lointaine. Comment rejoindrait-il cet astre où il se brûlerait les ailes ?

Sa main trembla en heurtant la résistance de Nemesis. Ses forces manquaient à l’appel. Les mots précédents du Regret semblaient les avoir enfermées à double clef, dans une cage de doute, d’espoir corrompu, d’attente suspicieuse. Les pieds aux bords de la table, ses fantômes marchaient toujours, chancelant dans le vide. Chutant parfois pour réapparaître plus délabrés encore. Souvent elle avait envie de les rejoindre, effleurant l’air de ses doigts, comme pour les toucher, faisant glisser ses mains sur leurs visages brumeux. Mais ils la dévoraient. Ils mordaient, croquaient son esprit, le tourmentant. Ils se cognaient contre son âme, se lamentaient devant sa moitié de cœur, la hantant, maudissant sa faiblesse, son amour corrompu. Son manque de… de… Doucement, elle appuya son front contre l’épaule de Nemesis, réduisant au silence le gémissement peiné qui avait faillit lui échapper. Elle ne savait pas. Elle ne savait pas quoi faire. Elle était perdue. Nemesis avait raison. Elle était une gamine qui appelait à l’aide, ne serait-ce qu’avec un murmure perdu dans le silence. Elle essaya de fermer les yeux, aussi fort qu’elle le pouvait, de ne plus voir ces fantômes et de fuir le passé, pour une fois. De s’en détourner le temps de respirer avec un semblant de calme. Juste essayer. Car le Regret était là, et elle voulait croire en ses paroles. Elle voulait profiter de ses bras pour fermer les yeux sans se perdre. Pour détendre ses paupières sans avoir cette peur lancinante dans le ventre de se faire avoir par les fantômes en cette seconde de ténèbres nouvelles. Et peut-être se souvenir de ce qu’il en était d’être apaisée, ne serait-ce qu’un semblant, qu’un échantillon. Qu’une goutte, qu’une caresse. Se rappelait de ce qu’était la vie, dénudé de cette cruauté, de cette haine, de cet amour abusé, de tout ça.

Hurler. Hurler de toutes ses forces. Laisser montrer sa haine, sa douleur. Hurler sans retenue. Défier son souvenir. Hurler contre tout. Sans peur. Hurler, peut-être un jour. Peut-être une nuit. Briser le silence. Hurler, une fois.

Les lèvres serrées, sans ouvrir les yeux, elle laissa ses bras enlacer Nemesis. Ses doigts vinrent se glisser dans ses cheveux argentés et si doux. En sentant son corps contre le sien, son souffle se fit plus accéléré. Que cherchait-il ? Si seulement elle le savait… Ses lèvres chatouillèrent son cou, et ses mains étaient à nouveau sur son torse. Sans les retenir, elle laissa ses doigts défaire les boutons de la chemise du Regret, un par un, l’embrassant toujours dans le cou, serrant ses jambes un peu plus autour de lui. Pour mieux tenir, pour mieux l’avoir, lui, en cet instant.

« T-Tu ne sais pas de quoi je suis capable. »

Comme si ces mots en avaient donné l’ordre, les corbeaux se détachèrent des ténèbres lointaines, et tombèrent sur Nemesis, disparaissant dans sa peau blafarde, comme si leurs corps étaient dénudés de consistance. Ce n’était qu’à l’intérieur qu’ils se manifestaient, caressant les émotions de leurs ailes noires, chamboulant tout sur leur passage. Ce contact n’était pas sans lier l’âme du Silence à celle du Regret, et sans même pouvoir encore définir ce quelle ressentait, les doigts de Meian se crispèrent sur la peau dénudée de Nemesis. Son corps, pris d’un sursaut infime, se pressa un peu plus contre le sien. Ses lèvres, elles, s’emparèrent avec fougue de celles du Regret, comme pour lui intimer le silence. Comme pour tout partager. Se venger et s’en délecter avec lui. Pendant un court instant, elle brisa le contact.

« Tu n’es pas un sauveur. Mais puisque tu es là, ne pars pas. »

Des ombres s’élevèrent dans le dos du Regret, comme des ailes de corbeaux qui se déplient, aussi silencieuses que Meian savait l’être, aussi sombres et gracieuses. Aussi imprévisibles. Lentement, elles s’étirèrent vers Nemesis, puis soudainement, elles se refermèrent autour de ses bras, effleurant Meian au passage. Elles s’enroulèrent comme des serpents sur les membres du Regret, prison toute aussi tangible que celle qu’il avait fait, et tout aussi tentante alors qu’elles le renversèrent, l’attirant sur le sol froid. Prise dans ses bras, Meian n’avait d’autre choix que de tomber avec lui. Elle dégagea ses jambes avant l’impacte, posant ses genoux sur les dalles grises. Si sa propre personne présentait un peu plus d’importance à ses yeux, si sa vie avait encore du sens, si elle n’en venait pas à se haïr si profondément certains soirs, peut-être se serait-elle sentie vaguement gênée de porter si peu sur ses épaules et d’être positionnée ainsi. Elle avait retenu sa propre chute en dépliant ses doigts de chaque côté de la tête de Nemesis, et lorsqu’elle pencha vaguement son petit visage vers lui, ses longs cheveux ébènes coulèrent sur ses épaules et vinrent former deux sombres rideaux qui s’écroulaient au sol.


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After midnight, hide yourself.  Empty
MessageSujet: Re: After midnight, hide yourself.    After midnight, hide yourself.  Icon_minitimeLun 30 Avr - 1:39

Désolée pour le temps ! >< J’ai commencé à l’écrire y a longtemps et j’ai jamais trouvé l’inspiration pour poursuivre pour obtenir un RP un minimum correct.

« Dans l'espoir docile
Tes ailes fragiles
Je te devine
Divine idylle
L'amour qui sommeille
Dans un souffle irréel

Ma folie, mon envie, ma lubie, mon idylle

Je te vole une plume
Pour écrire une rime
Au clair de la lune
Mon amie l'idylle
Mon âme idéale
À la larme fatale

Ma folie, mon envie, ma lubie, mon idylle
Divine idylle

Sur mes vagues à l'âme
Elle a hissé la voile
J'ai le mal des chimères
Le cœur en flammes
Des étincelles
Il faut qu'elle freine
Si je ferme les yeux, elle m'appelle

Ma folie, mon envie, ma lubie, mon idylle.»

Il avait été balloté comme le vent, comme un lourd fardeau. L’enfant aux étranges cheveux argentés fruit d’une union incongrue. Une mère, et puis une famille d’accueil. Et puis plus rien ? Pourtant tout l’amour du monde n’arrivait pas à combler le vide de son cœur enfantin. On le disait fou, on le disait possédé, il fut Noah. Il fut l’élite de la race, il fut le renouveau d’un monde vieux et mourant. Il avait attrapé le souffle de la terre pour respirer sa future gloire, humer son pouvoir. Il allait seul avec sa peine, courir après son destin. Pour refaire les lois, refaire la vie. Perdu dans son cœur, dans la grandeur d’un monde intouchable, il se disait clandestin, pour refuser d’obéir, de baisser la tête. Il avait observé sa mère mourir lentement, il avait même été soulagé quand le dernier soupir fut rendu. « Sûrement n’aura-t-elle plus à souffrir dorénavant. ». Il fut humain, mais bien vite oublié. Et ce foutu père, et ce connard indescriptible qu’il avait un jour voulu poursuivre mais dont la mort avait depuis longtemps fait son travail impeccable. Ils étaient parti tous les deux, loin de l’un de l’autre, détesté et aimé à la fois. Les nuages doucement s’étaient mués en monstres enfantins, et les marques, et les marques, et les marques étaient apparues. Une, puis deux, et enfin trois. « C’est la mort qui me rattrape, elle achève son travail. » Et si je dois vivre dans ces conditions, autant en finir maintenant. De la douleur, de la peine, du vide. Au revoir. Adieu. Good-bye. Sayonara.

Et j’meurs tout ça, tout ça. Parlons de cette future vengeance que tu auras enfin sur moi, entrecoupée de silence. Qu’on est bien seuls pour une fois, qu’on est bien partis pour une danse ! Si j’ai toujours raison, tu sais, j’ai pas toute ma raison. J’ai accepté par erreur ton invitation, j’ai dû m’gourrer dans l’heure, j’ai dû m’planter dans la saison. J’ai confondu avec celle qu’est belle mais qui sourit pas. J’empêcherai tes plumes de se fondre, j’empêcherai ton ombre de s’éteindre. Et si j’meurs tout ça, tout ça … Tu sais j’ai pas confiance, j’ai pas confiance en moi, tu sais j’ai pas d’espérance.

- Meian ….

Sa gorge était si sèche et douloureuse à ce moment-là, comme égratignée par le seul fait d’avoir prononcer le prénom de sa moitié. Sa voix s’était élevée dans un murmure et pourtant c’était comme s’il l’avait crié en puisant dans toutes ses ressources. C’était comme si son corps se réveillait après un long sommeil, alors s’acclimater à ce nouvel environnement après tant de temps passé dans le flou s’avérait plus compliqué que prévu. La vision qui s’offrait à lui restait irréelle, impossible à croire. Nemesis avait l’impression de rêver. Ce même rêve qu’il faisait depuis des mois presque toutes les nuits. Ce rêve d’un amour perdu avant même d’avoir pu y goûter. Un jour, on lui arracherait Meian, on lui enlèverait son cœur, comme on détruit un château de sable dans un coup de pied rageur, ce talon qui s’écrase dans le seul but d’anéantir. Alors les grains crissent sous la semelle dans un cri épouvantable, ils râpent, ils blessent, et puis meurent. Oui, il avait eu l’impression que Dieu le piétinait quand son cœur s’ouvrit à cette terrible nouvelle. Alors ses sourires, ses clins d’œil, le moindre de ses mots, le moindre de ses souffles, tout s’était transformé. Le Noah concentré, doucement, s’était vu empoisonné. Par ce moment incurable, par ce mal inavouable. Ce corps, son propre corps, ne lui appartenait plus. Il était comme opéré. Sa jeunesse maléfique lentement lui filait entre les doigts, comme s’échappait le terne de son corps. Et il ne voulait plus la retenir désespérément, il voulait lui aussi partir pour rejoindre son âme-sœur. Alors c’était ça l’amour ?

Mais aujourd’hui la silhouette de cette jeune femme se tenait devant lui, et sans arriver à mettre de mot sur sa propre folie, il voulait y croire. Un minimum. Un instant de répit. L’argenté désirait plus que tout que ce moment s’éternise, qu’il se grave dans sa mémoire pour le terrasser ensuite. Sa tête se pencha légèrement sur le côté tandis que déjà ses iris pourpres s’embuaient étrangement, inexplicablement. Les mots, les questions, les plaintes doucement se libéraient de leurs chaînes pour s’agglutiner dans le nœud de son estomac puis dans le vide de sa gorge. Ses mains tremblaient, et s’il ne pouvait pas voir la réalité en face il pouvait au moins la caresser. Et si c’était ça, sa Légende Personnelle ? Et si toute son existence n’avait été écrite que pour ce moment irréel. Et s’il n’était né que pour chérir cette même personne, pour lui offrir sa vie, son âme, son cœur, sa raison. Et s’il n’y avait toujours eu qu’elle pour lui, cet amour unique, cette âme-sœur parfaite. Ahuri, incapable d’articuler le moindre mot, seul un silence indescriptible s’échappait de sa bouche, traversant la barrière fragile de ses lèvres fines. Il sentait les doigts fins de Meian se frayer un chemin dans ses cheveux argentés et Nemesis ne put retenir un frisson. Son cœur de pierre s’agitait sauvagement pour former une mélodie impossible à stopper, faite de pianos et de violoncelles. Il sentait ces mêmes doigts doucement défaire les boutons de sa chemise, et il n’avait pas la force de les retenir. Il laissait Meian doucement découvrir sa peau albâtre dont la surface lisse avait doucement effacé toutes cicatrices. Nemesis recula et ses prunelles violettes semblaient elles aussi découvrir son propre épiderme. Il l’observait, d’un blanc parfait, loin de la douleur et du sang, loin des combats et des blessures. Elle pouvait bien y plonger une dague, il s’en foutait. Il s’en foutait. Il s’en foutait.

Elle s’avançait vers lui chaque seconde un peu plus, et lui non plus ne pouvait puiser la force nécessaire afin de tendre la main vers sa bien aimée. Il était là, impuissant, observant ce trésor que depuis tant de temps il cherchait douloureusement. Et il avait peur d’y gouter, peur de regretter. Comme toujours.

- Ton cœur et le mien ne font qu’un à cette instant même. Et pourtant tu es si loin. Si loin de moi.

Et si la même illusion que leur rencontre devait se propager à nouveau, il s’en foutait bien s’il devait vivre de mensonges, de faux semblants, d’hypocrisie et d’impuissance. Il ouvrit à nouveau la bouche mais ses canines claquèrent violemment lorsque ses yeux pourpres perçurent le balai violent des corbeaux aux plumes noirs qui fondaient vers lui. Il refusait de reculer, de la lâcher. Il voulait subir, pleurer s’il le fallait, mais simplement rester enlacé à Meian. Les crocs de Nemesis vinrent lacérer ses lèvres tandis que son cœur se tordait. Il s’en foutait bien de son monde, de son ancien monde. Son avenir, il le tournerait vers elle, il le vivrait pour elle. Il enfermerait ses regrets, pleurerait son ignorance. Mais qu’importe. Qu’importe le prix. Son rythme cardiaque d’abord se stoppa pour ensuite battre une chamade follement sauvage. Les pulsations résonnaient à ses oreilles comme des cris étouffés, des plaintes lancinantes, les vestiges, les ruines d’un esprit. Ses yeux violets s’embuaient. Cette douleur silencieuse, cette souffrance sans fracas. Pour mourir, il devait souffrir. Pour vivre, il devait supporter l’impossible.

Alors, c’était ça l’amour ? C’était la douleur, la sensation de tomber sans se raccrocher. La menace constante de voir Meian s’évaporer comme meurent les roses noires dans les jardins de l’Arche. Elle était la fleur de son âme dont il était incapable d’assurer la pérennité. Il allait l’observer se mouvoir comme une danseuse, il allait chercher du regard la moindre expression, au prix de ses efforts, de sa sueur et de son sang. Peut-être se fanerait-il plus vite que son œuvre … ? Il ignorait, refusait de savoir. Son destin scellerait son âme à jamais ou serait le pilier du renouveau.

Le Noah ne résista même pas lorsqu’il tomba au sol, se sentant embarqué par une force contre laquelle il ne pouvait se résigner à lutter. Doucement ses paupières formèrent un rideau noir sur ses iris et il se laissa faire, comme un condamné se laisse abattre. Si c’était écrit, si tout devait se passer ainsi, alors il damnerait son âme, il laisserait Meian mettre en lambeau le peu de raison qui lui restait et profaner son corps. Le contact sombre qui caressait sa peau n’avait aucune saveur, aucune chaleur. Nemesis se sentait presque manipulé et effrayé. « Mais je n’ai pas d’espérance. » Les mots résonnaient, le hantaient presque. Mais il restait là, accroché à Meian, à ce baiser sans fin, à ce contact immortel. Les dalles gelées du sol ne lui arrachait aucun rictus, aucune grimace ni réaction. Il était ce même petit garçon d’autrefois trop effrayé pour ouvrir les yeux, trop apeuré pour oser faire face à son monde. Il se passa quelques secondes avant que l’argenté ne prenne une brève inspiration pour murmurer d’une voix plaintive.

- Si seulement nous n’avions jamais perdu.

Il marqua une pause. Ses prunelles pourpres s’embuaient. Cette tristesse enfouie au plus profond de son âme faisait surface. Lui le torturé glacial, lui que l’on devait éviter. Lui qui derrière ses barrières cachait tellement de douleur, de peine et de souffrance. Pourquoi elle, pourquoi arrivait-elle à tout abattre en une caresse. Pourquoi l’appel de sa chaleur glacée, pourquoi l’appel de son souffle envoutant et liquoreux. Nemesis devenait ivre, ivre de ce manque d’affection dont il était la victime. Meian se faisait le bourreau, lui suppliait doucement. De cette voix suave, plaintive, grave. Les mots râpaient son palais comme si bourgeonnaient des dizaines de piques assassins dans le creux de sa gorge.

- Pourquoi suis-je le seul qui verra l’autre s’éteindre …

Il se redressa pour lier ses lèvres à celle de Meian et les cheveux corbeaux de la jeune Noah semblaient balayer les larmes qui roulaient sur les joues de Nemesis. Elle le traînerait dans la boue, la poussière, le noierait dans sa peine.

- Si je ne suis pas le sauveur alors je tomberai avec toi.

Il marqua une pause, avalant bruyamment sa salive comme le fait un enfant en pleurs.

- Tu es incapable de dire adieu. Tu n’as plus aucun espoirs, mais pas assez de courage pour affronter ta fin.

Et ils s’enfuient vers leurs rêves ce soir, dans leur folle ronde.


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